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Actu - Evaluer les risques des produits de consommation: Vers l’élaboration d’un Toxi-Score

Article ID.CiTé du 27/08/2021



Le quatrième plan national Santé environnement 2021-2025 (PNSE 4), lancé en mai 2021, prévoit l’élaboration d’un nouveau système d’étiquetage visant à évaluer les risques des produits de consommation, sur le même principe que le Nutri-Score : le Toxi-Score. À qui s’adresserait ce nouveau système ? Sur quels résultats en toxicologie et en santé publique pourrait-il s’appuyer ? Quels sont les défis à relever pour le mettre en place ?

Selon le ministère de la Santé, les Français achètent plus d’un milliard de produits ménagers par an. En raison de la pandémie de Covid-19, qui incite nettoyer et à désinfecter plus souvent, ce marché a même bondi de 24 % en 2020, d’après Nielsen, institut d’études marketing. Or, ces produits peuvent être nocifs pour la santé et l’environnement, et leurs étiquettes, souvent incompréhensibles, rendent difficile l’évaluation de leurs dangers par le consommateur. C’est ainsi qu’est né le concept de Toxi-Score, qui permettrait d’apprécier le risque lié à l’utilisation d’un produit en un coup d’œil, précise le ministère de la Santé

Plusieurs risques à long terme
Sur le plan sanitaire, outre des troubles immédiats (vertiges, nausées, irritations cutanées…), les produits ménagers pourraient exposer, à long terme, à d’autres risques plus sérieux : cancers, difficultés respiratoires, troubles de la reproduction… Ainsi, 
une étude de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) publiée en 2013  a permis de tester 54 produits représentatifs du marché. Elle a conclu que 91 % des produits concernés émettaient, en conditions réelles d’utilisation au sein de la «maison laboratoire» du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) en région parisienne, du formaldéhyde - un composé classé cancérogène certain.

De nombreux obstacles à surmonter
Mais avant de voir ce système d’étiquetage fleurir sur tous les produits ménagers - et potentiellement sur d’autres produits de grande consommation comme les produits phytosanitaires, de bricolage, de décoration - il faudra relever plusieurs défis.
Il existe au total plusieurs milliers d’ingrédients potentiellement toxiques qui peuvent entrer dans la composition des produits incriminés, contre une dizaine seulement de macronutriments et autres composés pris en compte pour évaluer la qualité nutritionnelle des aliments

S’acharner malgré les défis
De fait, l’ampleur du défi ne tient pas qu’à des problèmes scientifiques. Pour que le Toxi-Score connaisse le succès du Nutri-Score, il faudra aussi convaincre les fabricants de l’adopter : dans un premier temps, il ne devrait pas être obligatoire. «L’opportunité» de le rendre contraignant pour les industriels ne sera étudiée que plus tard, si la réglementation européenne le permet, précise le plan 
PNSE 4 .

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