Sécurité civile - Secours

Actu - Moyens mis en œuvre par l'État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015 - Lettre du ministre de l'Intérieur adressée aux rapporteurs de la commission d'enquête

Article ID.CiTé du 13/07/2016


Extrait: " Vous proposez par ailleurs la constitution de colonnes d’extraction des victimes en zone d’exclusion, composées de secouristes intervenant sous la protection des forces d’intervention. Une telle proposition suppose d’acquérir des savoirs rares et de développer des compétences techniques hautement spécialisées


Elle suppose également l’implication de différents ministères, comme le celui de la Défense dont dépendent les hôpitaux militaires, et celui de la Santé. Elle ne saurait donc s’engager sans une concertation étroite avec l’ensemble des ministères susceptibles de conduire les expertises utiles en vue de la validation technique de votre proposition.

En première analyse, cependant, de telles initiatives m’apparaissent davantage concevables à Paris et Marseille où les sapeurs-pompiers relèvent d’un statut militaire et donc, sans doute, plus naturellement adaptables.

Vous souhaitez également étendre le plan "Rouge Alpha" à l’ensemble des services de sapeurs-pompiers du territoire national. Le Gouvernement partage pleinement votre approche. Aussi les préfectures ont-elles déjà commencé à prendre en compte les spécificités d’une action terroriste, notamment en terme de coordination et d’organisation des différents services, dans les dispositions spécifiques "Nombreuses victimes" du dispositif ORSEC, pour aboutir à des plans dits "NOVI- alpha". L’objectif est bien de couvrir l’ensemble du territoire avec ces plans, comme vous le préconisez.

Dans un objectif similaire, le ministère a par ailleurs diffusé en juin 2016 à tous les SDIS et à toutes les préfectures une procédure dite "doctrine d’intervention des secours en cas de tuerie de masse", d’ores et déjà opérationnelle.

Nous avons également engagé les travaux nécessaires pour permettre de former l’ensemble des équipes médicales et de secours à la médecine de guerre, ainsi que le préconise votre rapport. Les formations de formateurs aux techniques de médecine de guerre ont été initiées en mai 2016, avec l’objectif d’assurer la formation progressive de l’ensemble des services de santé et de secours médical des SDIS à ces techniques au cours de l’année. Ces formations seront ensuite déclinées au niveau local.

Comme vous le suggérez dans votre rapport, une grande campagne nationale d’initiation aux "gestes qui sauvent" a été lancée en février 2016. Elle a à ce jour permis de former 80 000 personnes volontaires, et sera rééditée. Au surplus, afin de favoriser l’acquisition au long cours de ces réflexes, l’Education nationale introduira dans les enseignements des sessions d’initiation aux "gestes qui sauvent" pour tous les élèves de la classe de troisième, dès la rentrée 2016.

Vous proposez d’étendre à l’ensemble des équipes de secours et des équipes médicales l’usage du système d’information numérique standardisé (SINUS). Le choix a été fait de le déployer dans tous les départements-hôtes de l’Euro 2016, avec pour objectif ultime sa généralisation à l’ensemble des services de secours. La réflexion intègre le besoin d’affiner les interfaces avec les contraintes métiers des différents services concernés (judiciaire, santé, aide et suivi des victimes et des proches) pour aboutir à un système intégré, conformément à vos préconisations…"

Ministère de l'Intérieur - 2016-07-12