Santé - Hygiène et salubrité publique

Actu - Nouvelles perspectives pour la santé territoriale au regard de la construction des politiques de santé ? (actes du 30 novembre 2017)

Article ID.CiTé du 14/05/2018



Cette journée avait pour objectif d'analyser comment la récente loi de modernisation du système de santé affecte la santé territoriale et dessine de nouvelles perspectives d'actions. 
Après une première intervention de Pierre Villeneuve qui convoque la notion de "continuum des politiques de santé" entre l'État et les collectivités territoriales qui ont à la main de nombreux outils réglementaires qui font leviers sur les déterminants de santé, le colloque s'est focalisé sur trois thématiques : santé de l'enfant et de la famille ; santé mentale et souffrance psychique et santé de l'environnement.

Des échanges au cours de cette journée, il a été rappelé que les collectivités locales disposaient de véritables compétences dans le domaine sanitaire. Les intervenants ont souligné l’importance des politiques publiques menées par les collectivités territoriales sur les déterminants de santé. 

Les collectivités territoriales disposaient d’une grande capacité de mise en œuvre des politiques de santé. 
Elles sont également en mesure d’adapter ces politiques aux réalités locales. En outre, les élus détiennent les compétences nécessaires pour mettre à l’ordre du jour un certain nombre de sujets de travail. Ils ont le pouvoir de réunir des acteurs autour d’une problématique, ce qui me paraît être un facteur déterminant de l’action locale. 
Plusieurs personnes ont également soulevé la question de l’unité des actions de santé sur l’ensemble des territoires. Or certains éléments permettent de réduire en partie les disparités. La présentation de données objectives peut par exemple encourager la prise de conscience collective d’un problème et inciter les élus à agir. De plus, la mobilisation de certaines collectivités génère des effets d’exemplarité et de contagion sur les autres territoires. Il est donc essentiel de valoriser les démarches de capitalisation.

L’avenir des services de prévention est également un enjeu essentiel. 
En période de grandes difficultés économiques, les professionnels sont parvenus à instituer des services performants. Aujourd’hui, un grand nombre d’acquis pourtant indispensables dans notre société se perdent. 

La formation des professionnels représente un enjeu fondamental. 
Le travail doit porter sur le contenu des formations, afin qu’elles soient encore plus précises et plus pertinentes. D’autre part, des formations plus transversales doivent être mises en place, pour apprendre à mieux collaborer sans disqualifier les publics avec lesquels les professionnels travaillent. 

Etre attentifs aux notions de couverture territoriale et de couverture populationnelle. 
Pour que les approches que jugées efficaces produisent les effets attendus, elles doivent être appliquées dans de bonnes conditions. Par ailleurs, les compétences psychosociales ne sont pas suffisamment mises en œuvre aujourd’hui. Elles n’ont pas été assez intériorisées par les professionnels d’accueil de la jeune enfance et par l’Éducation nationale. Il est donc indispensable de parvenir à dépasser les logiques institutionnelles et à modifier les postures professionnelles. Les compétences psychosociales des enfants et notamment leur capacité à travailler en groupe doivent faire l’objet d’une préoccupation quotidienne. 

L’accompagnement à la parentalité est également confronté à des difficultés similaires. 
Le travail mené pour ce faire dans les lieux d’accueil de la petite enfance et en milieu scolaire doit donc être développé. De plus, ces enjeux interrogent la capacité à développer du lien, de l’inclusion et de l’intégration sociale. Le le temps long est un facteur déterminant…


CNFPT - 2018-05-04