Politique de la ville

Actu - Rénovation urbaine et trajectoires résidentielles : quelle justice sociale ?

Article ID.CiTé du 29/03/2018



Associées dans l’imaginaire collectif et dans l’esprit de nombreux commentateurs aux épisodes passés de rénovation de la seconde moitié du XIXe siècle ou des années 1960 en France, ou encore à la restructuration des centres urbains dans d’autres pays occidentaux, les politiques de rénovation urbaine sont entachées d’une réputation très négative : celle d’un processus conduisant à déplacer à l’extérieur des villes les habitants les plus pauvres par le jeu des démolitions de logements et à favoriser, en lien avec les logiques de marché immobilier, la gentrification des quartiers populaires par l’arrivée de groupes sociaux plus favorisés. 

À l’inverse d’une certaine idée de la justice sociale, ces politiques de "démolition-reconstruction" de logements serviraient les intérêts d’acteurs privés dans le cadre d’interventions étatiques néolibérales (Marcuse  1985 ; Smith 2003). Contrairement aux intentions affichées par les pouvoirs publics en Europe, la "mixité sociale", objectif des rénovations contemporaines, ne produirait pas plus de "cohésion sociale" mais viendrait légitimer "une troisième forme de gentrification", source "d’injustice urbaine" (Lees 2013). 

Est-ce à dire que la diversité des pratiques et des contextes nationaux et locaux serait peu déterminante des effets sociaux de la rénovation ?

METROPOLITIQUES - 2018-03-28