Le refus de l’hébergement d’urgence par de nombreux sans-abri exprime l’intensité de leur attachement à des collectifs d’appartenance. Si cet attachement à la rue ou à leur quartier les expose à une précarité extrême, il énonce aussi le besoin de reconnaissance et d’ancrage des sans-abri.
Si des personnes dorment dans la rue, c’est qu’elles l’ont choisi. C’est ce qu’affirmait dans les médias, le 5 février 2018, un député parisien de la majorité parlementaire, Sylvain Maillard
Cette allégation, typique du raisonnement libéral selon lequel les individus pauvres sont les premiers responsables de leur situation, est alors immédiatement contestée par les associations de lutte contre l’exclusion. S’appuyant sur une légitimité acquise depuis plusieurs décennies par leurs actions et leur expertise, celles-ci distinguent deux types de situation. L’immense majorité des personnes sans abri le sont en raison du manque de places disponibles en hébergements sociaux, ce manque étant la conséquence de l’offre très faible de logements accessibles aux classes populaires. Mais cette explication ne vaut pas pour la minorité de personnes sans abri qui, installées dans les espaces publics, refusent durablement d’aller dans des hébergements accessibles.
Comment comprendre que des personnes sans logement, vivant dans des conditions qui s’écartent fortement des normes de décence de l’habitat partagées dans notre société, refusent l’aide qui leur est proposée ?
Au sommaire
- Le refus d’hébergement : l’expression de préférences individuelles ?
- Quelle pertinence sociologique d’une analyse en termes de désocialisation ?
- Une individualisation excessive des analyses de l’exclusion et de la pauvreté
- "Ma vie est ici" ; "Ici, tout le monde me connaît"
Métropolitiques - Analyse complète - 2019-04-05
Si des personnes dorment dans la rue, c’est qu’elles l’ont choisi. C’est ce qu’affirmait dans les médias, le 5 février 2018, un député parisien de la majorité parlementaire, Sylvain Maillard
Cette allégation, typique du raisonnement libéral selon lequel les individus pauvres sont les premiers responsables de leur situation, est alors immédiatement contestée par les associations de lutte contre l’exclusion. S’appuyant sur une légitimité acquise depuis plusieurs décennies par leurs actions et leur expertise, celles-ci distinguent deux types de situation. L’immense majorité des personnes sans abri le sont en raison du manque de places disponibles en hébergements sociaux, ce manque étant la conséquence de l’offre très faible de logements accessibles aux classes populaires. Mais cette explication ne vaut pas pour la minorité de personnes sans abri qui, installées dans les espaces publics, refusent durablement d’aller dans des hébergements accessibles.
Comment comprendre que des personnes sans logement, vivant dans des conditions qui s’écartent fortement des normes de décence de l’habitat partagées dans notre société, refusent l’aide qui leur est proposée ?
Au sommaire
- Le refus d’hébergement : l’expression de préférences individuelles ?
- Quelle pertinence sociologique d’une analyse en termes de désocialisation ?
- Une individualisation excessive des analyses de l’exclusion et de la pauvreté
- "Ma vie est ici" ; "Ici, tout le monde me connaît"
Métropolitiques - Analyse complète - 2019-04-05