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Eau - Assainissement

Doc - Améliorer l’APD pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène - Mesures pratiques pour les décideurs et les bailleurs européens

(Article ID.CiTé/ID.Veille du 28/05/2021 )



Doc - Améliorer l’APD pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène - Mesures pratiques pour les décideurs et les bailleurs européens
Une nouvelle étude menée par WaterAid  et la Coalition Eau  montre que les financements pour l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH) de plusieurs bailleurs européens stagnent, ne sont pas durables et ne ciblent pas les personnes qui en ont le plus besoin. Alors, que peuvent faire les décideurs politiques pour s’assurer que leurs investissements conduisent à un réel changement ?

Les décideurs politiques sont les premiers à reconnaître que l’eau est essentielle pour tout, de la santé, l’égalité des sexes et l’éducation, à l’adaptation au changement climatique et à l’économie.
Malgré cela, la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire ne sont pas en voie d’atteindre l’objectif de développement durable n°6  (ODD6) - assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous - d’ici 2030. Même avant la pandémie de COVID-19, 2,2 milliards de personnes n’avaient pas accès à une eau gérée en toute sécurité, et 4,2 milliards de personnes ne disposaient pas d’un assainissement géré en toute sécurité. Selon les estimations de l’ONU, certains pays accusent un déficit de financement de 61% pour atteindre les cibles en matière d’eau et d’assainissement.

Les bailleurs de fonds ont un rôle essentiel à jouer pour combler ce fossé en fournissant des financements sous forme d’Aide Publique au Développement (APD) pour le secteur EAH.
Cependant, on observe des tendances inquiétantes. Premièrement, une note de service ayant fait l’objet d’une fuite indique que le gouvernement britannique prévoit de réduire de 80% le financement bilatéral des projets EAH. Deuxièmement, une étude commandée par WaterAid montre que l’APD EAH de plusieurs autres bailleurs européens stagne, n’est pas durable et ne cible pas les pays ayant les plus grands besoins.
La recherche visait à analyser les raisons pour lesquelles les bailleurs sont réticents à investir dans le secteur EAH et à découvrir quelles sont les possibilités d’augmenter et d’améliorer les niveaux d’APD de quatre bailleurs : les institutions de l’Union européenne (y compris la Commission européenne et la Banque européenne d’investissement), la France, l’Allemagne et l’Espagne. L’équipe de recherche a utilisé trois méthodes : une analyse de bases de données financières, une étude documentaire et 25 entretiens avec des informateurs clés, avec des contributions importantes de la Coalition Eau (France), ONGAWA  (Espagne) et WASH United  (Allemagne).

Les principales conclusions de cette recherche soulèvent quelques inquiétudes :
- La part du total des décaissements d’APD allouée au secteur EAH par l’ensemble des bailleurs (au niveau mondial) a stagné à environ 4% entre 2010 et 2019.
 Les institutions de l’UE, la France et l’Allemagne contribuent davantage au secteur EAH aujourd’hui qu’en 2010. Mais cette augmentation de l’APD a stagné en 2015/2016 à environ 4%. Cela nous montre que malgré les multiples références à l’Agenda 2030 dans le discours politique, ces bailleurs n’ont pas fait de l’ODD6 une priorité en termes d’investissements.

- Les prêts d’APD sont de plus en plus la méthode dominante de financement des services EAH (sauf en Espagne). Jusqu’en 2011, toute l’APD de l’UE prenait la forme de dons, mais entre 2016 et 2019, les prêts EAH des institutions de l’UE sont passés de 27% à 50,5% de son APD. Qui plus est, 87% du financement bilatéral de la France pour le secteur EAH a pris la forme de prêts en 2019. Cette évolution est particulièrement préoccupante dans le contexte d’une crise croissante de la dette dans de nombreux pays en développement.

- Les pays aux revenus les plus faibles ne reçoivent pas la plus grande part de l’aide. Par exemple, l’Allemagne a alloué 76% de son APD aux pays à revenu intermédiaire et seulement 14% aux pays les moins avancés entre 2015 et 2019.

- Les institutions de l’UE, la France et l’Allemagne se concentrent sur le financement de grands projets d’infrastructure, en particulier pour l’eau et dans les zones (péri)urbaines. Cela signifie qu’il y a moins de financement pour les services EAH de base, le changement de comportement et le renforcement des systèmes, que l’assainissement est négligé et que les zones rurales sont laissées pour compte.

Au sommaire
comment expliquer ces tendances inquiétantes ?
- comment les décideurs européens peuvent-ils améliorer leurs investissements dans le secteur EAH ?

Coalition Eau >> Etude complète


 











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