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Doc - La saisonnalité des mariages d’hier et d’aujourd’hui

Article ID.CiTé du 26/04/2017


L’étude de la saisonnalité constitue toujours un prisme privilégié pour décrire et surtout comprendre les phénomènes démographiques et leurs régularités. La répartition actuelle des mariages dans l’année révèle qu’il existe toujours une saisonnalité forte, mais que sa forme s’est profondément modifiée.


Au-delà de la diminution très importante du nombre annuel de mariages (de 365 000 en moyenne pour la période 1946-1953 à 248 000 pour la période 2006-2013), qui en dit long sur l’évolution de la place du mariage dans la société, la répartition des célébrations dans l’année illustre différents changements. 

En premier, l’affaiblissement de l’institution religieuse et de son emprise sur le comportement des époux est très net. Le pic d’avril et le creux de mai, qui traduisaient l’observance du carême, sont encore très marqués au début des années 1950 mais s’atténuent au fil des cohortes de mariages, jusqu’à disparaître. Le creux de novembre disparaît également. 

Pour les mariages enregistrés entre 2006 et 2013, c’est principalement à la belle saison qu’ils sont célébrés : 6 mariages sur 10 ont lieu entre juin et septembre contre 4 sur 10 pour la période 1946-1953. Outre l’affaiblissement du respect des préceptes religieux, les mariages à l’église sont par ailleurs devenus largement minoritaires (70000 en 2012(2), soit moins de 3 mariages sur 10). 

Plus finement, si l’on s’intéresse à la répartition journalière des mariages, outre les pics réguliers correspondants aux cérémonies ayant lieu le samedi, quelques "accidents" apparaissent, eux aussi révélateurs de la place que certains époux accordent à l’institution matrimoniale. 

Prenons pour exemple l’année 2012. 
Le mois de février fait apparaître un pic de célébration des mariages le mardi 14 février, jour de la Saint Valentin : dix fois plus de mariages y sont célébrés ce mardi que le mardi précédent (le 7). Une autre curiosité apparaît au mois de décembre, le mercredi 12, avec onze fois plus de mariages enregistrés que le mercredi précédent (le 5)… nous étions simplement le 12/12/12 ! 
Ces deux exemples peuvent sembler anecdotiques. Ils illustrent pourtant le mouvement d’individualisation caractérisant les transformations familiales de ces dernières décennies. 

On ne se marie plus en réponse à des normes externes qui dictent les comportements, on choisit plus librement son conjoint, le moment du mariage et les modalités de sa célébration. Pour autant, le couple et le mariage demeurent le mode dominant d’organisation de la vie privée, marqués par de fortes régularités sociales….

INED - 2017-04-25