Les inégalités de santé rendent compte de plusieurs phénomènes qui s’imbriquent, et dont les causes sont à rechercher dans les effets cumulatifs des inégalités sociales, liés à la faiblesse des revenus, à la précarité des conditions de vie, au déficit éducatif, notamment. Aux inégalités proprement sociales se surajoutent les disparités associées aux contextes résidentiels et aux conditions de logement.
Les constats faisant état de différences significatives selon ces différents facteurs ne sont pas nécessairement pensés par les professionnels du soin comme des inégalités. Peut-on considérer que les différences d’espérance de vie relèvent de causalités sociales plutôt que physiologiques ? La question n’est pas souvent posée en ces termes. Et il en va de même pour la prévalence des maladies graves et pour la durée de survie après les traitements.
Pour pouvoir parler d’inégalités dans l’incidence des affections de longue durée notamment, dans le déroulement des soins, et au regard de la mortalité qui en résulte, il faut pouvoir s’appuyer sur une connaissance des mécanismes à l’œuvre, et faire apparaitre qu’il existe, toutes choses égales par ailleurs, des inégalités de chances et des inégalités de traitement imputables à des déterminants socio-économiques (profil social des malades) d’une part et organisationnels (système de santé) d’autre part.
CREDOC - Cahier de recherche C320
http://www.credoc.fr/pdf/Rech/C320.pdf