Par rapport à d’autres pays d’Europe, la France se caractérise à la fois par une plus grande empathie par rapport aux chômeurs et un grand attachement à la valeur travail
Les précédentes crises économiques (1982 et 1993) s’étaient traduites par une plus grande compassion envers les plus défavorisés et une demande accrue de protection sociale.
Mais depuis 2008, malgré l’augmentation de la pauvreté et du chômage due à la crise, les jugements à l’égard des pauvres, des chômeurs se sont durcis, et la critique de l’Etat-Providence s’est renforcée
Quelques pistes d’explications et des éléments de contexte:
- Une tendance à la remise en cause de l’Etat-Providence depuis les années 1980 (comme dans d’autres pays : GB, EU, Suède, etc.), avec une accélération récente (faible consentement à payer l’impôt) ; un changement de discours politique vis-à-vis des "assistés" nourrissent le "chacun pour soi"
- La diminution du pouvoir d’achat, des classes moyennes qui se sentent déclassées (augmentation des dépenses contraintes) et perdantes de la redistribution
- La peur de la "faillite du système" / les inquiétudes par rapport au financement retraites favorisent l’idée qu’il faut faire des choix
- La défiance envers les élites politiques et les institutions/ le sentiment que les politiques ne sont pas efficaces pour enrayer le chômage nourrissent la valorisation des initiatives individuelles
- Le consensus autour de l’idée que les droits doivent être assortis de devoirs/ l’idée qu’il existe des profiteurs du système est répandue
- L’idée que c’est aux individus d’être acteurs de leur destin (société collaborative)
CREDOC - La Présentation - 2016-01-22
Voir l'interview de Sandra Hoibian - Directrice du Pôle Evaluation et société
http://www.dailymotion.com/video/x3nntaw