L’analyse de la situation des sans-abris dans la capitale, pourtant la ville française la mieux dotée en installations d’eau et en toilettes, souligne le manque d’effectivité des droits à l’eau et à l’assainissement.
L’exclusion systématique de certaines personnes de l’accès à un besoin aussi fondamental de la vie humaine est inacceptable.
En France, les femmes migrantes sans-abri constituent un groupe particulier qui risque d’être exclu. Elles représentent environ 12% des 3335 sans-abris dénombré.e.s dans Paris intra-muros (Retour sur la troisième édition de la Nuit de la Solidarité, Ville de Paris, 21 janvier 2020, en ligne), vivant pour la plupart dans la rue, dans des squats et dans des camps informels dans la ville et aux alentours. Ces femmes dépendent des services publics mais n’y ont pas toujours accès, elles sont donc privées d’un accès à l’eau, à l’assainissement et à une hygiène de base.
L’absence d’une perspective de genre dans la conception des infrastructures sanitaires affecte chaque jour la vie des femmes sans-abri. Celles-ci sont confrontées à des défis spécifiques tels que la mauvaise gestion des menstruations, le contact avec des toilettes qui ne répondent pas à des normes d’hygiène adéquates, la multiplication d’infections urinaires et de maladies dermatologiques. La plupart d’entre elles font part également d’un fort sentiment d’insécurité en utilisant ces installations non adaptées et de leur crainte d’être agressées. Des installations unisexes ne sont pas synonymes d’une égalité dans l’accès.
Les infrastructures actuelles ont été conçues il y a une dizaine d’années, alors que la question des femmes sans abri n’était pas aussi pressante qu’elle l’est aujourd’hui. Dans Paris intra-muros il y a actuellement 421 toilettes publiques ouvertes (24h/24 ou une partie de la journée seulement), alors qu’il existe un total de 750 infrastructures, mais seulement 9 d’entre elles ont une table à langer pour les bébés et enfants
(…)
Les dernières données nationales disponibles remontent à 2012, depuis, la proportion de femmes a augmenté selon les représentants d’associations expertes dans le domaine. Malgré les efforts de la ville pour bénéficier de données actualisées, par exemple avec le dispositif de la Nuit de la Solidarité à Paris, les méthodes actuelles de collecte de données, réalisées principalement la nuit lors de maraudes, sous-estiment le nombre de femmes sans abri dans la ville car celles-ci restent cachées par crainte des agressions nocturnes…
Coalition eau - Analyse complète - 2020-08-13
L’exclusion systématique de certaines personnes de l’accès à un besoin aussi fondamental de la vie humaine est inacceptable.
En France, les femmes migrantes sans-abri constituent un groupe particulier qui risque d’être exclu. Elles représentent environ 12% des 3335 sans-abris dénombré.e.s dans Paris intra-muros (Retour sur la troisième édition de la Nuit de la Solidarité, Ville de Paris, 21 janvier 2020, en ligne), vivant pour la plupart dans la rue, dans des squats et dans des camps informels dans la ville et aux alentours. Ces femmes dépendent des services publics mais n’y ont pas toujours accès, elles sont donc privées d’un accès à l’eau, à l’assainissement et à une hygiène de base.
L’absence d’une perspective de genre dans la conception des infrastructures sanitaires affecte chaque jour la vie des femmes sans-abri. Celles-ci sont confrontées à des défis spécifiques tels que la mauvaise gestion des menstruations, le contact avec des toilettes qui ne répondent pas à des normes d’hygiène adéquates, la multiplication d’infections urinaires et de maladies dermatologiques. La plupart d’entre elles font part également d’un fort sentiment d’insécurité en utilisant ces installations non adaptées et de leur crainte d’être agressées. Des installations unisexes ne sont pas synonymes d’une égalité dans l’accès.
Les infrastructures actuelles ont été conçues il y a une dizaine d’années, alors que la question des femmes sans abri n’était pas aussi pressante qu’elle l’est aujourd’hui. Dans Paris intra-muros il y a actuellement 421 toilettes publiques ouvertes (24h/24 ou une partie de la journée seulement), alors qu’il existe un total de 750 infrastructures, mais seulement 9 d’entre elles ont une table à langer pour les bébés et enfants
(…)
Les dernières données nationales disponibles remontent à 2012, depuis, la proportion de femmes a augmenté selon les représentants d’associations expertes dans le domaine. Malgré les efforts de la ville pour bénéficier de données actualisées, par exemple avec le dispositif de la Nuit de la Solidarité à Paris, les méthodes actuelles de collecte de données, réalisées principalement la nuit lors de maraudes, sous-estiment le nombre de femmes sans abri dans la ville car celles-ci restent cachées par crainte des agressions nocturnes…
Coalition eau - Analyse complète - 2020-08-13