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Action sociale

En 2018, les inégalités de niveau de vie augmentent

(Article ID.CiTé/ID.Veille du 15/09/2020 )



En 2018, les inégalités de niveau de vie augmentent
En 2018, en France métropolitaine, le niveau de vie médian de la population s’élève à 21 250 euros annuels, soit 0,3 % de plus qu’en 2017 en euros constants. Il poursuit sa lente progression depuis cinq ans, après avoir diminué à la suite de la crise économique de 2008. Les 10 % de personnes les plus modestes ont un niveau de vie inférieur à 11 210 euros. Les 10 % les plus aisées ont un niveau de vie au moins 3,5 fois supérieur, au-delà de 39 130 euros.

En 2018, les niveaux de vie évoluent de façon contrastée.
Celui des ménages les plus aisés augmente nettement. Il bénéficie de la progression des revenus du patrimoine, liée à la forte hausse des dividendes dans un contexte de fiscalité plus incitative à leur distribution plutôt qu’à leur capitalisation et d’une hausse des revenus d’activité. Celui des ménages les plus modestes se replie, principalement en raison d’une baisse des allocations logement.

Les inégalités de niveau de vie augmentent nettement en 2018, sans toutefois dépasser le point haut de 2011 : l’indice de Gini est de 0,298 en 2018, après 0,289 en 2017.

En 2018, 9,3 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, soit 1 063 euros par mois. Le taux de pauvreté s’établit à 14,8 % en 2018. Il s’accroît de 0,7 point sur un an. L’intensité de la pauvreté est stable à 19,6 % en 2018.

La baisse des allocations logement induite par la réforme de la réduction du loyer de solidarité explique une part importante de la baisse du revenu des ménages modestes et de la hausse du taux de pauvreté.
Cette baisse ampute les niveaux de vie tels qu’ils sont normalement mesurés, même si elle a été compensée dans le parc social par des baisses correspondantes des loyers, donc des dépenses des ménages concernés.

En 2018, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux (sources), le niveau de vie  annuel médian  des personnes vivant dans un ménage  de France métropolitaine est de 21 250 euros, soit 1 771 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié ayant un niveau de vie inférieur et la seconde un niveau de vie supérieur. Il correspond à un revenu disponible  de 1 771 euros par mois pour une personne seule et de 3 719 euros par mois pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

En 2018, le niveau de vie médian augmente de 0,3 % en euros constants, c’est-à-dire en corrigeant de l’évolution de l’indice des prix à la consommation . Il poursuit sa lente progression depuis cinq ans (+ 0,4 % par an en moyenne depuis 2013) et est un peu plus élevé qu’il y a dix ans (+ 1,0 %). Avant 2008, il augmentait à un rythme bien plus soutenu (+ 1,4 % par an en moyenne entre 1996 et 2008).

Ces évolutions traduisent généralement celles du niveau de vie avant redistribution , c’est-à-dire avant paiement des prélèvements directs et perception des prestations sociales.
Ces indicateurs ont suivi des hausses similaires entre 1996 et 2008, mais ont divergé après la crise : entre 2008 et 2013, la médiane du niveau de vie avant redistribution s’est stabilisée tandis que celle du niveau de vie après redistribution a diminué, les prélèvements ayant notamment augmenté. Entre 2013 et 2017, ces deux indicateurs progressent de nouveau, à la faveur de l’amélioration de la conjoncture du marché du travail.

En 2018, la hausse de la médiane du niveau de vie avant redistribution est plus marquée que celle de la médiane des niveaux de vie après redistribution (+ 1,3 % contre + 0,3 %).
En effet, la réforme des prélèvements sociaux a diminué les cotisations sociales sur les revenus d’activité et augmenté de 1,7 point les taux de contribution sociale généralisée (CSG) sur ces revenus, ainsi que sur les pensions de retraite et les revenus du patrimoine. Or, ici, les niveaux de vie avant redistribution sont nets de cotisations sociales : leur évolution traduit ainsi la baisse de cotisations sociales, mais pas la hausse des taux de CSG, qui efface l’effet de cette baisse pour les salariés du public et l’atténue pour les autres personnes en emploi. En corrigeant l’augmentation du revenu avant redistribution de l’évolution liée à la CSG sur les revenus d’activité, la hausse du niveau de vie médian avant redistribution est proche de celle du niveau de vie après redistribution (+ 0,4 %). Par ailleurs, la baisse de la taxe d’habitation contribue à rehausser légèrement le niveau de vie des ménages du milieu de la distribution.

Sommaire
1- Le niveau de vie des plus aisés augmente du fait de la progression des revenus du patrimoine
2- Les inégalités de niveau de vie s’accroissent nettement en 2018
3- Le taux de pauvreté augmente de 0,7 point en 2018, à 14,8 %
4- Le taux de pauvreté des retraités en hausse en 2018
5- Revenu disponible, revenu avant redistribution et niveau de vie
6- La transformation de l’impôt de solidarité sur la fortune en impôt sur la fortune immobilière modifie peu l’évolution des inégalités de niveau de vie

INSEE PREMIÈRE No 1813 - 2020-09-09
 











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