
La pollution de l’air issue du trafic automobile affecte la santé respiratoire des populations urbaines à très court terme. Les perturbations dans les transports en commun urbains un jour de grève permettent d’isoler des variations de pollution de l’air attribuables au trafic automobile. En cas de perturbation des transports en commun, une partie de la population se tourne vers le transport automobile : les temps de parcours sont alors plus longs, et la pollution de l’air augmente.
Le jour de la perturbation, la concentration en monoxyde de carbone est plus élevée. En conséquence, les admissions aux urgences pour affections aiguës des voies respiratoires supérieures sont significativement plus nombreuses. Les jours suivants, la concentration en particules fines dans l’air augmente, ainsi que les admissions aux urgences pour anomalies de la respiration.
À l’inverse, la perturbation dans les transports induit une moindre propagation virale, due à moins d’échanges et contacts entre individus. Les admissions aux urgences pour grippe et gastro-entérite diminuent les jours suivant la perturbation. Ainsi, les pathologies respiratoires d’origine virale seraient soumises à deux phénomènes aux effets opposés qu’il importe de distinguer : une hausse induite par la pollution de l’air accrue, une baisse du fait d’une moindre contagion. Au total, le constat d’une hausse des admissions de certaines pathologies respiratoires confirme le rôle néfaste de la pollution de l’air sur la santé respiratoire.
Établir un lien de cause à effet entre la pollution de l’air et les admissions aux urgences pour cause respiratoire
Dans les plus grandes aires urbaines françaises, les seuils d’exposition au-delà desquels la pollution est considérée comme nuisible par l’organisation mondiale de la santé (OMS) sont très souvent dépassés [base de données de l’OMS, 2018 ]. En particulier, la pollution de l’air issue du trafic automobile peut avoir des conséquences néfastes à très court terme sur la santé des habitants. L’analyse des effets directs et indirects d’un événement ponctuel, comme une perturbation dans les transports en commun un jour de grève, permet ici d’établir un lien de cause à effet entre la pollution issue du trafic automobile et les admissions aux urgences pour certaines pathologies respiratoires.
Sommaire
- Une expérience naturelle : des transports en commun perturbés un jour de grève
- Les jours de grèves dans les transports en commun, temps de parcours et nombre de véhicules augmentent
- La pollution de l’air augmente le jour de la grève ainsi que les deux jours suivants
- Avec l’augmentation du trafic automobile, les admissions aux urgences pour pathologies respiratoires augmentent
- La moindre fréquentation de lieux publics diminuerait la propagation virale
- Les effets de la pollution de l’air sur la santé respiratoire à très court terme seraient significatifs
INSEE ANALYSES No 46 - 2019-05-27
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4160040
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