Aménagement du territoire

Les "Zones intermédiaires" présentent des risques d'impasse agronomique et économique

Article ID.CiTé du 19/06/2019



Ces territoires présentent des risques d'impasse agronomique et économique si leur modèle d'exploitation agricole dominant n'évolue pas dans ses pratiques et ses débouchés notamment.

De ces analyses et observations, la mission tire une conclusion générale : le modèle de production "grandes cultures" couramment pratiqué dans les ZI est arrivé sur de nombreux points, à son terme et doit évoluer pour éviter de se retrouver dans une impasse.

Ce système se caractérise notamment par : 
- une spécialisation en grandes cultures ; 
- la simplification des rotations, l’intensification et l’agrandissement, 
- le poids des coûts de production sur des structures trop individuelles, 
- une faible diversification des cultures de production alimentaire ou énergétique et en général des activités agricoles et rurales, 
- une insuffisance d’analyses individuelles, et de stratégies partagées, 
· une gestion de l’eau inadaptée aux conditions climatiques de ces territoires,
- des soutiens publics, essentiellement de la PAC, insuffisants et en diminution constante comparativement à la majorité des autres régions. 

Sur chacun de ces points, la mission évoque des pistes de transformation et d’adaptation nécessaires, pour éviter d’aboutir à une impasse
Mais elle est aussi consciente de leurs contraintes et limites. Elle préconise une évolution de ce modèle. Un plus grand partage des pratiques agricoles, une diversification des productions et des métiers, sont parmi d'autres des moyens sans doute nécessaires pour maintenir une agriculture viable dans des territoires qui subissent plus encore que d'autres les effets de l'évolution démographique et du climat. 

Enfin, la mission recommande d’élaborer des orientations partagées entre les acteurs permettant une plus grande convergence de la définition et de la mise en œuvre des politiques de territoires. 
De nombreux acteurs publics et privés, interviennent dans les ZI. Leur synergie est pourtant indispensable, là plus qu’ailleurs, compte tenu des difficultés particulières rencontrées. La loi NOTRe confie la compétence économique et d’aménagement du territoire aux régions. Ces dernières doivent assurer la coordination des actions et des politiques concernant les ZI, en s’appuyant sur les chambres d’agriculture qui portent l’ensemble des problématiques du secteur agricole. Dans le cadre des orientations définies et des moyens affectés, l’émergence de leaders doit être promue pour porter les projets de territoire rassemblant les collectivités territoriales, les filières et leurs entreprises, les organismes d’appui technique de développement et de recherche. 

Pour ce qui est des pouvoirs publics, le rapport encourage la mise au point de projets de territoires concertée entre les très nombreux acteurs 
sous la responsabilité des régions.
Ces projets devraient conforter la part de l'agriculture et pour ce faire fédérer les stratégies et les moyens des filières et des territoires, s'appuyer sur des animateurs-leaders engagés, établir des audits complets des situations des exploitants agricoles, et s'appuyer sur la recherche et l'innovation. Les ZI, soutenues par des actions adaptées aux réalités, pourront ainsi faire évoluer leur modèle, qui a atteint ses limites, avant et plus fortement que dans d‘autres régions.


CGAAER - Rapport n°18065 - 2019-06-18