Rapport d'information > La délégation aux droits des femmes du Sénat a décidé, à l'unanimité, de consacrer son événement du 8 mars 2018, Journée internationale des droits des femmes, à une rencontre avec des élues locales
Plus de 180 élues - municipales, départementales, régionales, sans oublier des représentantes du Conseil supérieur des Français de l'étranger - ont ainsi participé à une matinée d'échanges avec les sénateurs et sénatrices de la délégation.
Le présent recueil restitue donc les échanges qui se sont instaurés, au cours de la matinée du 8 mars 2018, entre les membres de la délégation et le public ; il reproduit également le compte rendu des questions d'actualité au Gouvernement de l'après-midi.
Le combat pour le droit des femmes est un combat pour la démocratie.
Extraits de la conclusion: "…L'égalité entre les femmes et les hommes doit être naturelle. Il s'agit tout simplement d'un combat pour la démocratie.
Nous avons observé des avancées, notamment dans les conseils départementaux. Je suis conseiller général depuis 1998 et j'ai constaté que la situation y a beaucoup changé. Cependant, la plupart des présidents de conseils départementaux restent des hommes. Nous pouvons donc estimer qu'un autre combat doit être mené, pour faire en sorte que les femmes occupent aussi des postes exécutifs.
La loi NOTRe a eu pour conséquence de faire reculer le nombre des femmes dans les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) et dans leurs conseils exécutifs, ce qui est proprement scandaleux. Le combat continue donc.
Ce combat concerne trois champs principaux.
- Il s'agit d'abord d'un combat pour les codes, qui sont essentiellement masculins. Faut-il les féminiser ? Je l'ignore. Il faut toutefois les faire évoluer. Depuis 2015, au sein du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, je ressens que les codes ont beaucoup changé et que nos conseils départementaux se tiennent mieux. Est-ce dû à la présence en masse des femmes ? Je le crois. Cette ambiance est en effet due à un meilleur équilibre. La parité, c'est rechercher un équilibre, pour faire en sorte que l'assemblée élue ressemble à la société.
- S'agissant du combat pour la formation, les besoins en la matière sont toujours remontés par les élues. Un travail doit donc être fourni dans ce domaine également. Plus généralement, il faut aussi rappeler que les classes préparatoires scientifiques sont encore essentiellement masculines en 2018, ce qui constitue un véritable problème, d'autant plus que les jeunes filles sont plus nombreuses que les garçons à obtenir un bac scientifique. Il importe de remédier à cette situation.
Le troisième combat est celui de l'engagement. Une femme à laquelle on demande de rejoindre une liste évoque spontanément ses doutes sur ses capacités ou son manque de temps. Les hommes, quant à eux, n'expriment pas de tels doutes. Ce sujet a été largement évoqué ce matin et il est nécessaire de s'y atteler si l'on souhaite davantage féminiser les charges électives. C'est pourquoi la révision du statut de l'élu semble importante…."
Sénat - Rapport d'information n° 480 - 2018-05-16
http://www.senat.fr/notice-rapport/2017/r17-480-notice.html