Cette note met en lumière la métamorphose de l’Assemblée nationale française en une véritable scène de spectacle où dominent la colère, la polarisation et les codes des réseaux sociaux, à partir d’une analyse des deux millions de discours prononcés entre 2007 et 2024.
La rhétorique émotionnelle, en particulier celle de la colère, s’est imposée depuis 2017, et de façon encore plus marquée à partir de 2022, tandis que le débat rationnel recule. Les interventions s’appauvrissent et se raccourcissent grandement ; les débats argumentés entre adversaires se sont transformés en attaques et interruptions systématiques entre ennemis. Cette fièvre est surtout portée par La France Insoumise et le Rassemblement National, bien que leurs trajectoires divergent, le RN adoptant progressivement une stratégie de normalisation.
Caractère totalement inédit de « ce monde où l’on catche ».
Si le parlement a toujours eu un aspect théâtral, le public visé a changé : désormais, les députés s’expriment bien davantage pour leurs followers que pour les autres députés, avec tous les effets pervers des réseaux sociaux sur la polarisation des débats et la violence politique. Ce phénomène reflète une désinstitutionalisation profonde de l’Assemblée et interroge le caractère encore gouvernable de notre pays, y compris avec des réformes institutionnelles (par exemple la proportionnelle), tant que la fièvre des passions et les codes des réseaux sociaux écraseront toute culture du débat et du compromis.
CEPREMAP - Note n°2025-01 - Janvier 2025
La rhétorique émotionnelle, en particulier celle de la colère, s’est imposée depuis 2017, et de façon encore plus marquée à partir de 2022, tandis que le débat rationnel recule. Les interventions s’appauvrissent et se raccourcissent grandement ; les débats argumentés entre adversaires se sont transformés en attaques et interruptions systématiques entre ennemis. Cette fièvre est surtout portée par La France Insoumise et le Rassemblement National, bien que leurs trajectoires divergent, le RN adoptant progressivement une stratégie de normalisation.
Caractère totalement inédit de « ce monde où l’on catche ».
Si le parlement a toujours eu un aspect théâtral, le public visé a changé : désormais, les députés s’expriment bien davantage pour leurs followers que pour les autres députés, avec tous les effets pervers des réseaux sociaux sur la polarisation des débats et la violence politique. Ce phénomène reflète une désinstitutionalisation profonde de l’Assemblée et interroge le caractère encore gouvernable de notre pays, y compris avec des réformes institutionnelles (par exemple la proportionnelle), tant que la fièvre des passions et les codes des réseaux sociaux écraseront toute culture du débat et du compromis.
CEPREMAP - Note n°2025-01 - Janvier 2025