Environnement - Risques - Catastrophes naturelles

Parl. - Les impacts des plastiques sur la santé humaine (Rapport)

Article ID.CiTé du 20/11/2024



L’omniprésence des plastiques et leurs effets négatifs sur l’environnement, la santé et l’économie exigent une réponse urgente. La mise en place de politiques de réduction, de recyclage efficace et de substitution par des matériaux durables est indispensable pour limiter ces impacts catastrophiques.

Une production exponentielle et une gestion des déchets inefficace
Depuis 1950, la production mondiale de plastiques a explosé, atteignant 500 millions de tonnes en 2024, avec une projection à plus d’un milliard de tonnes d’ici 2050.
Les emballages représentent 32 % de la production, dominés par les plastiques à usage unique.
La production croissante entraîne une augmentation des déchets plastiques, atteignant 360 millions de tonnes en 2020 et 617 millions en 2040. Seulement 10 % des déchets plastiques sont recyclés mondialement.

Une pollution omniprésente et persistante
Les plastiques envahissent tous les écosystèmes, des océans aux glaciers. Les micro et nanoplastiques, issus de la dégradation des plastiques, se retrouvent même dans les nuages.
Les microplastiques sont produits tout au long du cycle de vie des plastiques, notamment via l’usure des pneus et le lavage des textiles synthétiques.
Ces particules polluent l’air, l’eau, les sols et s’accumulent dans les organismes vivants.

Un impact alarmant sur la santé humaine
Les microplastiques s’infiltrent dans l’organisme par ingestion, inhalation et contact cutané. Ils sont détectés dans plusieurs organes humains, y compris le cerveau, les poumons et le placenta.
Des études montrent des liens entre l’exposition aux microplastiques et des maladies respiratoires, cardiovasculaires, et des perturbations du microbiote intestinal. Ils pourraient également jouer un rôle dans l’augmentation des maladies chroniques.

Les substances chimiques contenues dans les plastiques : une menace supplémentaire
Les plastiques contiennent des additifs et des produits chimiques dangereux, tels que le bisphénol A (BPA) et les phtalates, responsables de troubles hormonaux, cancers, et malformations congénitales.
Moins de 6 % des substances chimiques utilisées dans les plastiques sont réglementées, laissant une grande partie de leurs impacts sanitaires et environnementaux inconnus.

Des coûts économiques et sociaux exorbitants
Aux États-Unis, les coûts liés aux effets sur la santé de trois substances chimiques (PBDE, BPA, DEHP) atteignent 675 milliards de dollars par an.
La production de plastiques émet quatre fois plus de gaz à effet de serre que l’aviation et provoque des pollutions locales graves, notamment dans les régions de production.

Les 9 recommandations de l’Office
1- Conclure un traité ambitieux et juridiquement contraignant
2- Prévoir une diminution significative de la production et de la demande de plastiques vierges
3- Renforcer les capacités des gouvernements et des scientifiques 
4- Imposer aux industriels une plus grande transparence sur les substances chimiques en s’appuyant sur le principe « pas de données, pas de marché »
5- Réduire le nombre de substances chimiques utilisées dans les formulations de polymères
6- Améliorer l’efficacité de la réglementation des substances chimiques à travers une approche par groupes de substances chimiques et basée sur leur dangerosité
7- Développer des analyses de cycle de vie plus complètes pour mieux évaluer les externalités négatives liées à la production et à l’usage des plastiques
8- Définir des critères pour aider à l’élimination des plastiques non essentiels
9- Limiter les pertes dans l’environnement

Sénat - 
Rapport  n°141 déposé le 14 novembre 2024
La synthèse