Emploi et insertion professionnelle

Quels liens entre mobilité résidentielle et situation professionnelle - Quelles différences de situation professionnelle entre les femmes et les hommes

Article ID.CiTé du 03/04/2019



Quels liens entre mobilité résidentielle et situation professionnelle ?
Entre 2010 et 2015, 7 % des personnes ont changé de région de résidence selon l’enquête Formation et qualification professionnelle réalisée par l’Insee. Les jeunes, les diplômés, les chômeurs et les personnes connaissant une séparation ou une mise en couple sont plus fréquemment concernés.
En moyenne, les chômeurs qui ont déménagé occupent plus souvent un emploi en 2015 que leurs homologues sédentaires, en raison de caractéristiques différentes. Toujours en moyenne, les actifs occupés qui ont déménagé travaillent un peu moins souvent en 2015 que les sédentaires mais, à caractéristiques identiques, ceux qui sont mobiles ont une probabilité plus élevée d’être en emploi par la suite.
À court terme, un déménagement sur deux s’accompagne d’un changement de situation professionnelle (accès à un emploi, nouvel employeur, promotion, etc.). Pour quatre chômeurs sur dix, la mobilité résidentielle est suivie de l’occupation d’un emploi dans les deux mois. Pour trois actifs occupés sur dix, elle s’accompagne d’une période de chômage ou d’inactivité, mais les travailleurs qui restent en emploi après le déménagement connaissent le plus souvent une amélioration de leur situation professionnelle, notamment lorsque la mobilité est liée à une mutation. À moyen terme, parmi les travailleurs ayant déménagé, plus de quatre sur dix déclarent de meilleures conditions de travail ou une position professionnelle plus élevée, contre trois sédentaires sur dix.

Dares Analyses 2019-015 - 2019-04-02

Quelles différences de situation professionnelle entre les femmes et les hommes suite à une mobilité résidentielle ?
Les femmes et les hommes qui changent de lieu de résidence voient leur situation professionnelle évoluer plus favorablement que les femmes et les hommes "sédentaires". Toutefois, le déménagement conduit plus souvent à une démission pour les femmes en couple que pour les hommes en couple. Ces derniers sont davantage concernés par une mutation, qui s’accompagne d’une amélioration de la situation professionnelle dans six cas sur dix. Leurs motivations au déménagement sont aussi différentes : relativement aux hommes, les femmes avancent davantage un souhait ou une obligation et moins la perspective d’un emploi plus intéressant.
Après un déménagement, les femmes connaissent moins fréquemment que les hommes une promotion, une amélioration de leurs conditions de travail, une hausse de leurs revenus ou de leur temps de travail. L’évolution de leur position professionnelle suite à un déménagement est aussi moins favorable, notamment si elles vivent en couple : moins de deux femmes en couple sur cinq accèdent à un statut plus élevé, contre près d’un homme sur deux.
In fine, la mobilité résidentielle paraît neutre sur l’activité des hommes et positive sur celle des femmes : toutes choses égales par ailleurs, les chances d’être en emploi sont plus élevées pour les femmes mobiles que pour les sédentaires.

Dares Analyses 2019-016 - 2019-04-02