Aménagement du territoire

R.M - Canal Seine-Nord Europe

Article ID.CiTé du 17/07/2017


Extrait de réponse de M. Edouard Philippe Premier Ministre: "… Votre question sur le projet de canal Seine-Nord traduit une inquiétude. Je l’ai entendue dans votre voix, je l’ai entendue dans les paroles d’autres parlementaires, siégeant sur tous les bancs de cette assemblée, et dans les contacts que j’ai pu avoir avec des élus qui n’en sont pas membres.


J’entends cette inquiétude, et j’ai conscience des interrogations qu’ont suscitées les propos du Président de la République lorsqu'il a évoqué la question de la pause et de la réflexion que nous voulions engager sur les infrastructures.
Je connais ce projet, madame la députée. Je sais l’importance qu’il revêt pour l’ensemble des élus de votre région - pas seulement de votre région, d’ailleurs - et de la population, qui y voit une occasion de développer l’activité économique, de renforcer l’activité locale, de capter des flux et de développer, notamment, les activités de logistique une fois que les travaux de construction auront été réalisés.

J’ai dit quelles étaient mes interrogations, lorsque je siégeais sur ces bancs et je les assume évidemment. Mais je voudrais vous dire de la façon la plus claire, la plus ferme et la plus tranquille que ces interrogations sont sans lien avec notre discussion du jour. Ce qui est en discussion, ce qui doit nous occuper, c’est la question de la politique des infrastructures de transport, c’est la question des engagements pris par les gouvernements successifs, c’est la question de la soutenabilité financière de ces engagements, et c’est aussi la question tout à fait essentielle, et sans doute insuffisamment traitée, de la conciliation entre de nouvelles infrastructures nécessaires et l’entretien des réseaux existants indispensables.

C’est la raison pour laquelle Mme la ministre des transports tiendra à la rentrée des Assises de la mobilité qui permettront d’associer l’ensemble des élus, les collectivités territoriales, les citoyens, les entreprises, les associations d’identifier à la fois les besoins et les urgences - et je comprends parfaitement la question des urgences - et de construire une trajectoire de financement crédible pour financer l’ensemble des infrastructures qui ont été promises, mais dont nous ne savons pas aujourd’hui comment elles sont financées.

Nous allons travailler sur ce sujet, madame la députée, et discuter avec ceux qui veulent faire avancer le projet. J’aurai l’occasion d’échanger dans le courant de la semaine prochaine avec le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, et de rencontrer les parlementaires qui m’en ont fait la demande, comme M. Demilly. Nous verrons dans quelle mesure nous pouvons non en rester à ces incantations sur les nouvelles infrastructures, que nous voulons tous, mais tracer un chemin sérieux, crédible et efficace de financement de ces infrastructures. C’est beaucoup plus difficile, mais beaucoup plus nécessaire…

Assemblée Nationale - Question orale - 2017-07-12