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RH-Doc. / Panorama des absences au travail pour raison de santé dans les collectivités territoriales en 2014 - Un taux d’absentéisme en constante évolution qui pèse sur le budget des collectivités

(Article ID.CiTé/ID.Veille du 09/12/2015 )




Le taux d’absentéisme est en constante progression depuis 2007, notamment du fait des absences les plus longues. La maîtrise des absences pour raison de santé constitue un enjeu majeur pour les employeurs territoriaux, tant les arrêts peuvent avoir un impact important sur le budget des collectivités, dans un contexte global de maîtrise de la dépense publique, et de mise en œuvre de la Réforme Territoriale.
Le Panorama des absences Sofaxis apporte cette année un éclairage complémentaire sur la perception des agents des collectivités territoriales, de leurs conditions de travail. Les résultats mettent au jour un sentiment de fierté et d’utilité très fort, amoindri par un manque de reconnaissance et une pénibilité accrue.

L’aggravation des absences depuis 2007
- Le taux d’absentéisme dans les collectivités territoriales s’élève en moyenne à 8,8 % en 2014. Cela signifie qu’une collectivité de 100 agents titulaires aura constaté, en moyenne, l’absence de 9 d’entre eux toute l’année pour raison de santé. Depuis 2009, ce taux a connu une croissance de 19 % toutes natures d’arrêts confondues (maladie ordinaire, longue maladie, longue durée, accident du travail et maternité).
La maladie ordinaire représente le premier facteur d’absence pour raison de santé : sa part varie entre 41 et 46 % du taux d’absentéisme chaque année. La longue maladie/longue durée représente environ un tiers du taux d’absentéisme global (entre 31 et 36 %), l’accident du travail de 12 à 15 % et la maternité environ 10 %.
L’accident du travail affiche la plus forte progression du taux d’absentéisme (+ 49 % depuis 2007). L’augmentation de la durée des arrêts, la meilleure prise en compte de la maladie professionnelle et le vieillissement de la population expliquent en grande partie ce phénomène.
- La durée moyenne des arrêts est de 37 jours en 2014 (contre 40 en 2013), toutes natures confondues, progressant de 9 % entre 2007 et 2014. La maladie ordinaire ne représente que 21 jours en moyenne contre 219 jours pour la nature de maladie la plus lourde (longue maladie/longue durée). En 2014, la tendance à la baisse de la durée moyenne d’arrêt est notamment liée aux nouvelles conditions législatives relatives aux arrêts en maladie ordinaire (suppression du jour de carence), qui entraîne une augmentation de la proportion d’arrêts courts.
- En 2014, la fréquence des arrêts atteint 65 arrêts pour 100 agents (60 arrêts en 2013). La maladie ordinaire en est le premier contributeur et représente 83 % de l’ensemble des absences (9 % pour les accidents du travail). La fréquence des arrêts a affiché une augmentation importante entre 2007 et 2011, due notamment à l’aggravation combinée des arrêts courts en maladie ordinaire et des accidents du travail.
Entre 2011 et 2013, la baisse des arrêts maladie de courte durée, notamment expliquée par la mise en place d’un jour de carence, était très marquée. Du fait des modifications législatives liées à la maladie ordinaire, cette tendance s’inverse en 2014, l’indicateur retrouvant le même niveau qu’en 2009 (65 arrêts pour 100 agents).
42 % d’agents ont été absents au moins une fois en 2014 (contre 40 % en 2013). 31 % d’entre eux l’ont été pour cause de maladie ordinaire (6 % pour accident du travail, 3 % pour un congé longue maladie/longue durée et 2 % en congé maternité).
Le coût moyen des absences s’élève à 1 961 € en moyenne par agent employé en 2014. La maladie ordinaire représente 44 % de ce coût moyen (soit 861 euros), suivie de la longue maladie/longue durée (29 %, soit 575 euros).
Le coût moyen d’un arrêt en maladie ordinaire s’élève à 21 428 euros sur la base d’un salaire moyen et peut atteindre plus de 137 000 euros pour un congé de longue durée. La prise en charge des frais médicaux entraîne un impact budgétaire direct sur la collectivité, mais également des coûts indirects (remplacement, réaffectation, perte de qualité du service rendu à l’usager…).

L’impact financier important des arrêts maladie sur le budget des agents
Tous les agents, quel que soit leur âge, peuvent à un moment ou un autre, être confrontés à une incapacité temporaire et se trouver contraint de s’arrêter, plusieurs mois durant, y compris en début de carrière. Lorsque les arrêts se prolongent au-delà de 90 jours cumulés sur une année, le passage à demi-traitement entraîne une perte de revenus importante, qui précarise l’équilibre économique du foyer de l’agent.
Ainsi, pour un arrêt de 184 jours, les revenus d’un agent de catégorie C diminuent de près de 13 %. En longue maladie, pour un arrêt de 2 ans, un agent de catégorie B peut voir ses revenus diminuer de moitié à partir de la deuxième année. 

La perception en demi-teinte des agents de leurs conditions de travail
Plusieurs études ont été réalisées par Sofaxis entre 2010 et 2014, auprès de plus de 21 000 agents de la Fonction publique territoriale âgés de plus de 40 ans. En grande majorité, les agents interrogés (85 %) sont fiers du travail exercé auprès des usagers ; ils sont motivés et montrent une forte mobilisation dans les tâches à accomplir. La volonté de rendre un service de qualité est déterminante dans l’engagement des agents. Ils pensent par ailleurs, majoritairement, que leurs actions sont utiles aux usagers (86 %) et impactent positivement leur qualité de vie au travail au quotidien.
Pour autant, les agents souffrent d’un sentiment de manque de reconnaissance de la part de leur hiérarchie (46 %), mais aussi des usagers eux-mêmes, et se sentent parfois dévalorisés.
Par ailleurs, les agents sont nombreux à bénéficier de l’appui de leurs collègues en cas de besoin (69 %). Ils estiment également pouvoir compter sur le soutien de leurs supérieurs hiérarchiques si nécessaire (58 %).

SOFAXIS - Panorama - 2015-12-08

Infographie issue du Panorama
SOFAXIS - Infographie - 2015-12-08
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