Environnement - Risques - Catastrophes naturelles

RM - Exercice de la compétence de gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations et impossibilité de trouver une assurance en responsabilité civile

Article ID.CiTé du 24/03/2023



Dans le cadre du transfert de compétence de l'ensemble des structures qui gèrent les activités liées à la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI), institué par les lois n° 2015-991  du 7 août 2015 et n° 2014-58 du 27 janvier 2014, vous évoquez les difficultés rencontrées par les structures exerçant la compétence GEMAPI à trouver un assureur en matière de couverture des risques de catastrophes naturelles.

Ces difficultés, rencontrées par certaines collectivités territoriales et leurs groupements, pour souscrire une assurance face aux conséquences des catastrophes naturelles sont un enjeu identifié par le Gouvernement. Un nombre très réduit d'assureurs est actif sur le marché de l'assurance des collectivités territoriales et des EPCI (établissement public de coopération intercommunale) sur les 13 000 consultations publiques lancées chaque année.
Cette situation est le résultat de plusieurs facteurs cumulatifs :
 - la hausse tendancielle de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles,
 - l'existence de déséquilibres sur ce marché
 - et le retrait d'assureurs dont les marges techniques ne permettent plus d'assurer certaines structures.
En outre, certains assureurs évoquent le manque de recul lié à ce transfert de compétence pour expliquer des hausses tarifaires ou l'absence de réponse aux consultations publiques, soulignant la nature importante des risques (ruptures de barrages, de digues, débordement de bassins de rétention) et la complexité pour certaines intercommunalités à les intégrer ou les déléguer. Face à cette situation, des consultations sont en cours afin d'évaluer l'opportunité de prévoir certaines évolutions, comme une adaptation des franchises applicables aux collectivités territoriales et à leurs groupements.

Au-delà des travaux évoqués visant à analyser ces freins et les solutions à y apporter, il est rappelé que plusieurs dispositifs permettent d'accompagner financièrement les collectivités locales et leurs groupements dans la mise en œuvre de la compétence GEMAPI. L'État apporte un appui financier important à ces actions dans le cadre des programmes d'actions de prévention des inondations (PAPI), via le FPRNM (Fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit « fonds Barnier »), avec un taux de financement variant de 40 % à 80 % suivant le type d'actions.

Afin de renforcer l'accompagnement financier des collectivités et de leurs groupements pour la prévention des risques naturels, le montant du FPRNM a été fortement augmenté. En particulier, les investissements concernant les systèmes d'endiguement mis en œuvre par les collectivités dans le cadre de la compétence GEMAPI sont éligibles aux subventions du FPRNM, dans le cadre d'un PAPI.

Le Gouvernement soutient également les mesures de réduction de la vulnérabilité individuelle aux inondations inscrites notamment dans un PAPI ou prescrits par un plan de prévention. Les statistiques de la CCR (caisse centrale de réassurance) montrent, à cet égard, une corrélation entre l'existence d'un plan de prévention du risque inondation (PPRI) sur un territoire et la fréquence des sinistres, de la même manière que le cumul d'un PPRI (plan de prévention du risque inondation) avec un PAPI se traduit, en moyenne, par une réduction de 28 % du coût des sinistres.

En outre, en dehors des consultations publiques des assureurs lancées chaque année par les collectivités territoriales et leurs groupements, il est rappelé qu'une procédure spécifique est prévue afin de concilier le principe d'obligation d'assurance pour les assujettis et celui de la liberté contractuelle pour les assureurs. C'est ainsi que toute personne assujettie à l'obligation d'assurance en matière de catastrophes naturelles qui, ayant sollicité la souscription d'un contrat en risque catastrophes naturelles, se voit opposer un refus par une entreprise d'assurance agréée pour pratiquer cette garantie, peut saisir le bureau central de tarification : (B.C.T. - 1, rue Jules Lefebvre - 75009 PARIS - Tél. : 01.53.21.50.40 - Mel : bct@agira.asso.fr - Internet : https://www.bureaucentraldetarification.com.fr)

Sénat - R.M. N° 05099 - 2023-03-16