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RH - Documentation

RH - Doc // La répartition des emplois publics sur le territoire en 2021

(Article ID.CiTé/ID.Veille du 10/01/2024 )



Ce billet examine si la répartition des emplois publics sur le territoire correspondait à peu près aux besoins de la population en 2021 en s’appuyant sur les « taux d’administration », rapports entre le nombre de fonctionnaires et le nombre d’habitants, par régions et départements (hors Mayotte) qui sont publiés dans le rapport annuel  sur l’état de la fonction publique.

Le taux d’administration est un indicateur fruste de l’adéquation des emplois publics aux besoins mais il est mesuré avec précision et rapidement disponible. Il est en moyenne de 74 agents publics civils pour 1 000 habitants en 2021. Il est très différent d’une région à l’autre et, encore plus, d’un département à l’autre. Il est particulièrement élevé en Outre-mer (90 pour 1 000), en Ile-de-France (82) du fait des administrations centrales et en Corse (81), malgré la faiblesse des emplois hospitaliers dans ces deux dernières régions. 

Si on met à part les régions qui présentent des taux atypiques (DOM et Corse ; Ile-de-France pour les fonctionnaires de l’État), l’écart est de 20 % entre la région la plus pourvue en fonctionnaires civils de l’État (PACA) et la moins pourvue (Pays-de-la-Loire) ; il est de presque 50 % entre la région la plus dotée en fonctionnaires publics locaux (PACA) et la moins dotée (Grand-Est) ; il est de 50 % entre la région la plus pourvue en fonctionnaires hospitaliers (Bourgogne-Franche-Comté) et la moins pourvue (Ile-de-France). 
Le rapport entre les taux d’administration le plus fort et le plus faible par département (hors Paris) est d’environ 2 à 1, pour les fonctions publiques l’État et locale, et d’environ 3 à 1 pour la fonction publique hospitalière.

En première analyse, la répartition des emplois publics ne semble donc pas correspondre aux besoins et le principe d’égalité devant le service public ne parait pas respecté. Hors Ile-de-France, la répartition des fonctionnaires civils de l’État répond toutefois un peu mieux aux besoins que celle des fonctionnaires locaux et hospitaliers.

Ces statistiques montrent également que les départements ruraux ne sont pas systématiquement défavorisés ; ils apparaissent notamment mieux pourvus en emplois publics hospitaliers que ceux de la région parisienne. La répartition géographique des emplois des collectivités locales est surtout marquée par un clivage nord-sud.

Dans une note de 2019, France Stratégie a présenté une analyse approfondie de la répartition des fonctionnaires par zones d’emploi en distinguant l’emploi public « local », qui regroupe les services à destination des usagers proches, et l’emploi public « non local ». Ses conclusions sont cohérentes avec les observations précédentes. Cette note fait en outre apparaître que les zones démographiquement dynamiques sont relativement moins bien dotées en emplois éducatifs et hospitaliers parce que ces services publics s’ajustent aux évolutions démographiques avec un certain retard.

Une étude de l’Insee de 2021 montre que, de 2011 à 2018, le taux d’administration a augmenté dans les zones les moins denses et a diminué dans les plus denses.

Au sommaire
A) Les critères permettant d’apprécier la répartition géographique des emplois publics
B) La répartition géographique des emplois publics
C) Les conclusions de l’étude de France Stratégie
D) Les évolutions de 2011 à 2018 par taille d’aire d’attraction des villes

FIPECO - 
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