
Dans le film Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, sorti en 1991, le personnage joué par Ticky Holgado essaye de vendre à celui incarné par Jean-Louis Dreyfus un appeau à rats. Essuyant un refus, il sort alors de sa valise un objet improbable de forme rectangulaire affublé d’une espèce d’antenne-micro, déclarant qu’il s’agit d’un détecteur de conneries. Il enjoint son interlocuteur à en dire une.
Celui-ci hésite, puis finit par lâcher : « c’est beau la vie ! » À ces mots, l’antenne-micro du détecteur se met à tourner sur elle-même tout en faisant un bruit répété de canard de baignoire.
Combien de managers n’ont-ils pas souhaité disposer d’un détecteur tel que celui imaginé par Jeunet et Caro ? Qui n’a pas perdu des heures en réunion à écouter un orateur débiter sur un ton docte des platitudes, des lapalissades ou parfois même des âneries ?
Exemples parmi d’autres : « Les organisations mal gérées peuvent survivre quelque temps, mais finiront par échouer », « Les employés motivés travaillent dur » ou « Les entreprises qui survivent sont celles qui s’adaptent à leur marché ».
Bien que présentées comme des extraits précieux de sagesse managériale, toutes ces phrases font en fait perdre du temps à ceux à qui elles sont destinées car elles ne sont que des tautologies (propositions nécessairement vraies). Savoir pourquoi exactement demande cependant un peu de réflexion. Si l’appareil utilisé dans Delicatessen n’est pas encore disponible dans le commerce, son équivalent linguistico-philosophique existe lui depuis longtemps, depuis 1730 exactement. Il est connu sous le nom de « Fourche de Hume ».
Bien utilisé, l’outil s’avère d’une efficacité redoutable, qu’il s’agisse de communiquer des résultats scientifiques de manière transparente ou d’être apprécié de ses collaborateurs.
Au sommaire
L’analytique, de la logique pure
Le synthétique, qui repose sur l’expérience
Pas qu’un exercice intellectuel
The Conversation - Note complète
Comment éviter d’être un mauvais manager en 2025 ? Nos dix conseils à (re)découvrir
L'Express
Celui-ci hésite, puis finit par lâcher : « c’est beau la vie ! » À ces mots, l’antenne-micro du détecteur se met à tourner sur elle-même tout en faisant un bruit répété de canard de baignoire.
Combien de managers n’ont-ils pas souhaité disposer d’un détecteur tel que celui imaginé par Jeunet et Caro ? Qui n’a pas perdu des heures en réunion à écouter un orateur débiter sur un ton docte des platitudes, des lapalissades ou parfois même des âneries ?
Exemples parmi d’autres : « Les organisations mal gérées peuvent survivre quelque temps, mais finiront par échouer », « Les employés motivés travaillent dur » ou « Les entreprises qui survivent sont celles qui s’adaptent à leur marché ».
Bien que présentées comme des extraits précieux de sagesse managériale, toutes ces phrases font en fait perdre du temps à ceux à qui elles sont destinées car elles ne sont que des tautologies (propositions nécessairement vraies). Savoir pourquoi exactement demande cependant un peu de réflexion. Si l’appareil utilisé dans Delicatessen n’est pas encore disponible dans le commerce, son équivalent linguistico-philosophique existe lui depuis longtemps, depuis 1730 exactement. Il est connu sous le nom de « Fourche de Hume ».
Bien utilisé, l’outil s’avère d’une efficacité redoutable, qu’il s’agisse de communiquer des résultats scientifiques de manière transparente ou d’être apprécié de ses collaborateurs.
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