
Le point avec Simon Corteville, responsable de la rénovation énergétique et des politiques sociales à l’Anah.
Quels sont les principaux résultats à retenir quant aux bénéfices apportés par Habiter Mieux ?
Nous avons une satisfaction très forte sur Habiter Mieux, avec 97% de ménages satisfaits. Le dispositif s’adresse à des personnes modestes, qui ont des difficultés à se chauffer, à payer leurs factures et à financer des travaux. Cette aide permet de concrétiser des projets de rénovation qui n’auraient pas été réalisés par ailleurs : 97% des ménages modestes n’auraient pas pu réaliser leurs travaux sans Habiter Mieux (dont 72% qui n’auraient pu réaliser aucun travaux, et 25% un projet de travaux réduit). Un véritable effet levier donc, qui se retrouve également en termes d’ambition énergétique puisque ces travaux permettent d’atteindre des performances importantes. On est en moyenne autour de 42% de baisse de consommation entre avant et après travaux, ce qui est assez massif d’autant que le dispositif vise les ménages des logements les plus énergivores.
Que retenez-vous de l’importance de l’accompagnement à maîtrise d’ouvrage (AMO), obligatoire pour solliciter Habiter Mieux ?
Les retours sont très positifs puisque la moitié des ménages réalisent des travaux auxquels ils n’avaient pas pensé initialement. Prenons par exemple le cas d’un ménage qui mobilise des aides pour changer simplement ses fenêtres. Avec l’accompagnement, on peut l’amener plus loin dans son programme de travaux, pour réaliser en moyenne 3 à 4 gestes de travaux, grâce à la prise de conscience de l’enjeu de rénovation mais aussi en l’orientant vers les aides dont il n’avait pas forcément connaissance initialement.
Dans un cadre plus large, on a actuellement un enjeu d’élargir l’accompagnement des ménages, notamment suite aux travaux de la Convention Citoyenne pour le Climat. C'est ce que traduit la loi Climat et Résilience : la nécessité d’accompagner plus largement l’ensemble de la population. Et c’est ce que conforte l’étude sur Habiter Mieux. Il s’agit de simplifier les démarches pour encourager le passage à l’acte. Il s’agit aussi d’inciter à plus d’ambition, pour des projets plus performants grâce à toutes les aides existantes, pour rénover globalement son logement.
Quels sont les grands enseignements à tirer de cette évaluation ?
En politiques publiques, nous avons le devoir de conduire des évaluations des financements apportés. Un point saillant de celle-ci est le rôle important des collectivités locales, certaines s’impliquant très fortement dans le cadre d’Habiter Mieux. 86% des dossiers bénéficient de cofinancements. Les collectivités sont des acteurs clés pour sensibiliser les ménages, par leur proximité et la confiance qu’elles inspirent. Les leviers d’information sur Habiter Mieux sont essentiellement le bouche à oreille et le service public local. Parce que le voisin a réalisé des travaux importants, parce qu’un dispositif a été mis en place sur le territoire, parce que l’information est passée par un guichet du réseau FAIRE... En termes de progrès, l’objectif est d’étudier comment accélérer les rénovations globales en élargissant l’éventail de relais de communication sur Habiter Mieux, en mobilisant davantage les artisans par exemple.
Enfin, nous parlons d’un dispositif qui vise la fin des passoires thermiques chez des ménages aux ressources modestes. Pour ces logements qui nécessitent des travaux très coûteux, il peut arriver que des travaux soient encore nécessaires pour atteindre l’optimum énergétique. La rénovation peut alors se faire en deux ou trois étapes, dans un projet de travaux échelonné.
Avec l’expérience acquise sur ces premières passoires thermiques, l’objectif est maintenant de voir comment transformer l’essai pour atteindre des rénovations performantes sur l’ensemble des logements les plus dégradés.
ANAH >> Entretien complet
Quels sont les principaux résultats à retenir quant aux bénéfices apportés par Habiter Mieux ?
Nous avons une satisfaction très forte sur Habiter Mieux, avec 97% de ménages satisfaits. Le dispositif s’adresse à des personnes modestes, qui ont des difficultés à se chauffer, à payer leurs factures et à financer des travaux. Cette aide permet de concrétiser des projets de rénovation qui n’auraient pas été réalisés par ailleurs : 97% des ménages modestes n’auraient pas pu réaliser leurs travaux sans Habiter Mieux (dont 72% qui n’auraient pu réaliser aucun travaux, et 25% un projet de travaux réduit). Un véritable effet levier donc, qui se retrouve également en termes d’ambition énergétique puisque ces travaux permettent d’atteindre des performances importantes. On est en moyenne autour de 42% de baisse de consommation entre avant et après travaux, ce qui est assez massif d’autant que le dispositif vise les ménages des logements les plus énergivores.
Que retenez-vous de l’importance de l’accompagnement à maîtrise d’ouvrage (AMO), obligatoire pour solliciter Habiter Mieux ?
Les retours sont très positifs puisque la moitié des ménages réalisent des travaux auxquels ils n’avaient pas pensé initialement. Prenons par exemple le cas d’un ménage qui mobilise des aides pour changer simplement ses fenêtres. Avec l’accompagnement, on peut l’amener plus loin dans son programme de travaux, pour réaliser en moyenne 3 à 4 gestes de travaux, grâce à la prise de conscience de l’enjeu de rénovation mais aussi en l’orientant vers les aides dont il n’avait pas forcément connaissance initialement.
Dans un cadre plus large, on a actuellement un enjeu d’élargir l’accompagnement des ménages, notamment suite aux travaux de la Convention Citoyenne pour le Climat. C'est ce que traduit la loi Climat et Résilience : la nécessité d’accompagner plus largement l’ensemble de la population. Et c’est ce que conforte l’étude sur Habiter Mieux. Il s’agit de simplifier les démarches pour encourager le passage à l’acte. Il s’agit aussi d’inciter à plus d’ambition, pour des projets plus performants grâce à toutes les aides existantes, pour rénover globalement son logement.
Quels sont les grands enseignements à tirer de cette évaluation ?
En politiques publiques, nous avons le devoir de conduire des évaluations des financements apportés. Un point saillant de celle-ci est le rôle important des collectivités locales, certaines s’impliquant très fortement dans le cadre d’Habiter Mieux. 86% des dossiers bénéficient de cofinancements. Les collectivités sont des acteurs clés pour sensibiliser les ménages, par leur proximité et la confiance qu’elles inspirent. Les leviers d’information sur Habiter Mieux sont essentiellement le bouche à oreille et le service public local. Parce que le voisin a réalisé des travaux importants, parce qu’un dispositif a été mis en place sur le territoire, parce que l’information est passée par un guichet du réseau FAIRE... En termes de progrès, l’objectif est d’étudier comment accélérer les rénovations globales en élargissant l’éventail de relais de communication sur Habiter Mieux, en mobilisant davantage les artisans par exemple.
Enfin, nous parlons d’un dispositif qui vise la fin des passoires thermiques chez des ménages aux ressources modestes. Pour ces logements qui nécessitent des travaux très coûteux, il peut arriver que des travaux soient encore nécessaires pour atteindre l’optimum énergétique. La rénovation peut alors se faire en deux ou trois étapes, dans un projet de travaux échelonné.
Avec l’expérience acquise sur ces premières passoires thermiques, l’objectif est maintenant de voir comment transformer l’essai pour atteindre des rénovations performantes sur l’ensemble des logements les plus dégradés.
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