
François Bayrou a ouvert sa conférence de presse en évoquant la gravité de la situation budgétaire française. Le gouvernement vise un effort budgétaire de 43,8 milliards d’euros en 2026 pour ramener le déficit à 4,6 % du PIB (contre 5,4 % en 2025). Un plan baptisé « Stop à la dette » est lancé, avec une trajectoire de retour sous les 3 % en 2029. Le travail et la compétitivité des entreprises seront préservés, selon Bayrou, sans baisse des salaires dans la fonction publique ni des pensions de retraite.
Collectivités locales mises à contribution (François Rebsamen)
Les collectivités territoriales représentent près de 20 % de la dépense publique. Dans le cadre du plan d’économies de 43,8 milliards d’euros, il leur sera demandé de contribuer à hauteur de 5,3 milliards d’euros en 2026. Ce montant ne constitue pas une ponction arbitraire mais une part équitable dans l'effort national.
Pas de décision figée
Contrairement à certaines rumeurs, aucun montant définitif n’a été arbitré à ce jour. Il n’y aura pas de “prélèvement” de 8 milliards. Nous allons travailler en transparence et en partenariat avec les élus pour déterminer les leviers à mobiliser. Une concertation étroite s'engagera dès les prochaines semaines.
Dotations et stabilité
Je rappelle ici que la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) a été stabilisée depuis 2022 après une décennie de baisse, et qu’elle a même été augmentée de 700 millions d’euros en 2024, puis de 150 millions d’euros en 2025. Ces efforts seront maintenus, dans la mesure de nos capacités.
Ajustements ciblés et temporaires
Oui, des reports de crédits sont envisagés sur certains dispositifs : le Fonds vert, les CPER, la DSIL. Mais les projets les plus structurants — notamment dans les territoires ruraux, en reconversion industrielle ou en Outre-mer — ne seront pas sacrifiés. L’investissement local sera protégé.
Simplification et cohérence
Nous poursuivons par ailleurs le travail de simplification des dispositifs territoriaux : France Services, France Ruralité, Territoires d’industrie… Ces programmes font leurs preuves et doivent être renforcés dans un cadre plus lisible et efficace.
Forte opposition des élus locaux aux économies imposées par l’État
Les 5,3 milliards d'euros d'économies exigés des collectivités locales pour l’année 2026 sont jugés "inacceptables par l’ensemble des élus locaux", a dénoncé André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL), mardi 15 juillet. Il estime que ces coupes budgétaires portent atteinte aux intérêts financiers des territoires.
André Laignel, également premier vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF), a averti : "Si ces propositions sont maintenues, nous n’aurons d’autre choix que de saisir le Parlement pour rejeter ce budget."
Selon lui, la facture pourrait s’alourdir davantage. "À terme, les 5,3 milliards annoncés pourraient en réalité atteindre 9 milliards, en tenant compte des baisses dans de nombreux budgets essentiels : culture, ville, sports, aménagement du territoire…", a-t-il détaillé.
Pour Nicolas Lacroix, représentant de l’Assemblée des départements de France, le montant demandé aux collectivités dépasse celui imposé à l’État en matière de fonctionnement, estimé à 4,8 milliards d’euros. Il dénonce une charge déséquilibrée : "En doublant l’effort demandé aux collectivités, on comprend bien que les départements seront fortement mis à contribution."
Le président du conseil départemental de la Haute-Marne s’inquiète également des conséquences de l’"année blanche" annoncée par François Bayrou pour les prestations sociales, alors que les départements assurent notamment le versement du RSA et de l’APA : "Nous sommes inquiets, car cela risque d’aggraver encore l’asphyxie des départements."
Le soutien exceptionnel de 300 millions d’euros promis par le Premier ministre aux départements en difficulté est jugé insuffisant. "C’est dérisoire, c’est à peine le budget du département de la Haute-Marne", a réagi Nicolas Lacroix, rappelant que l’ADF réclame un soutien de 600 millions d’euros.
Les Régions de France ont également fait part de leur opposition, dénonçant une méthode qui consiste à "faire porter une part disproportionnée de l’effort sur les collectivités territoriales" et refusant d’être "la variable d’ajustement des équilibres budgétaires de la nation."
De son côté, Sébastien Miossec, président délégué d’Intercommunalités de France, a estimé que les mesures imposées sont "sans commune mesure avec le poids réel des collectivités dans la dépense et dans la dette publiques."
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François Rebsamen, ministre chargé des collectivités, a confirmé que le gel partiel de l’évolution des recettes de TVA affectées aux collectivités sera reconduit en 2026, après avoir représenté un manque à gagner de 1,2 milliard d’euros en 2025.
Il a toutefois assuré que la dotation globale de fonctionnement - le principal concours financier de l’État - ne sera pas diminuée l’an prochain. En revanche, les aides à l’investissement apportées par l’État seront revues à la baisse, à l’exception de celles destinées aux territoires ruraux et aux quartiers prioritaires.
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Autres annonces
Suppression de deux jours fériés
Bayrou propose de supprimer deux jours fériés pour augmenter le temps de travail, suggérant notamment le lundi de Pâques et le 8 mai. Il se dit ouvert à d’autres options. Objectif : plusieurs milliards d’euros d’économie.
Réformes sociales et travail
- Lancement d’un chantier sur l’assurance chômage et le droit du travail.
- Priorité à l’emploi des jeunes et des seniors.
- Création d’une « allocation sociale unifiée » pour améliorer les incitations au travail.
- Réforme à venir du financement de la Sécurité sociale pour moins le faire peser sur le travail.
Une « année blanche » en 2026
2026 sera une « année blanche » : gel de toutes les prestations sociales, des barèmes de l'impôt sur le revenu et de la CSG, ainsi que des salaires publics. Cette mesure concernera aussi les retraites. Elle devrait permettre une économie de 7 milliards d’euros.
Fiscalité : contribution des plus aisés
- Création d’une « contribution de solidarité » sur les hauts revenus, avec modalités à discuter au Parlement.
- Transformation de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions en un forfait annuel, plus équitable selon le niveau de retraite.
- Lutte accrue contre les niches fiscales « inutiles ou inefficaces ».
Effort de défense : +3,5 milliards d’euros en 2026
Le contexte géopolitique oblige à augmenter le budget des armées, qui bénéficiera de 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026, et de 3 milliards en 2027. François Bayrou refuse un « continent désarmé soumis aux seuls choix américains ».
Fonction publique : suppressions de postes et maîtrise salariale
Dès 2026 :
- Suppression de 3 000 postes de fonctionnaires.
- Non-remplacement d’un départ à la retraite sur trois.
- Pas de hausse générale des salaires dans la fonction publique.
Santé : 5 milliards d’euros d’économies
- Moins de recours aux arrêts maladie jugés abusifs.
- Possible doublement de la franchise médicale.
- Meilleure efficacité hospitalière et développement de la médecine ambulatoire.
- Sortie progressive du dispositif ALD pour certains patients.
Lutte contre la fraude renforcée
Un projet de loi sera présenté à l’automne contre la fraude sociale et fiscale, avec trois parlementaires chargés du suivi. Sont visés : les fraudes à la fiscalité, aux aides publiques (MaPrimeRénov, CPF…), aux prestations de santé, etc.
Taxe sur les petits colis
Pour lutter contre la concurrence déloyale du e-commerce international, une taxe sur les petits colis va être instaurée afin de protéger les commerçants et producteurs français.
Entreprise - Moins de subventions, plus de libertés
Bayrou propose un nouveau contrat aux entreprises : réduction des subventions en échange de simplification administrative et de plus de liberté. Des ordonnances sont prévues à l’automne pour concrétiser ces allègements.
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NDLR : Cette synthèse s’appuie sur les déclarations ministérielles, les communiqués officiels et les réactions relayées dans la presse, notamment celles des élus locaux.
Collectivités locales mises à contribution (François Rebsamen)
Les collectivités territoriales représentent près de 20 % de la dépense publique. Dans le cadre du plan d’économies de 43,8 milliards d’euros, il leur sera demandé de contribuer à hauteur de 5,3 milliards d’euros en 2026. Ce montant ne constitue pas une ponction arbitraire mais une part équitable dans l'effort national.
Pas de décision figée
Contrairement à certaines rumeurs, aucun montant définitif n’a été arbitré à ce jour. Il n’y aura pas de “prélèvement” de 8 milliards. Nous allons travailler en transparence et en partenariat avec les élus pour déterminer les leviers à mobiliser. Une concertation étroite s'engagera dès les prochaines semaines.
Dotations et stabilité
Je rappelle ici que la Dotation Globale de Fonctionnement (DGF) a été stabilisée depuis 2022 après une décennie de baisse, et qu’elle a même été augmentée de 700 millions d’euros en 2024, puis de 150 millions d’euros en 2025. Ces efforts seront maintenus, dans la mesure de nos capacités.
Ajustements ciblés et temporaires
Oui, des reports de crédits sont envisagés sur certains dispositifs : le Fonds vert, les CPER, la DSIL. Mais les projets les plus structurants — notamment dans les territoires ruraux, en reconversion industrielle ou en Outre-mer — ne seront pas sacrifiés. L’investissement local sera protégé.
Simplification et cohérence
Nous poursuivons par ailleurs le travail de simplification des dispositifs territoriaux : France Services, France Ruralité, Territoires d’industrie… Ces programmes font leurs preuves et doivent être renforcés dans un cadre plus lisible et efficace.
Forte opposition des élus locaux aux économies imposées par l’État
Les 5,3 milliards d'euros d'économies exigés des collectivités locales pour l’année 2026 sont jugés "inacceptables par l’ensemble des élus locaux", a dénoncé André Laignel, président du Comité des finances locales (CFL), mardi 15 juillet. Il estime que ces coupes budgétaires portent atteinte aux intérêts financiers des territoires.
André Laignel, également premier vice-président délégué de l’Association des maires de France (AMF), a averti : "Si ces propositions sont maintenues, nous n’aurons d’autre choix que de saisir le Parlement pour rejeter ce budget."
Selon lui, la facture pourrait s’alourdir davantage. "À terme, les 5,3 milliards annoncés pourraient en réalité atteindre 9 milliards, en tenant compte des baisses dans de nombreux budgets essentiels : culture, ville, sports, aménagement du territoire…", a-t-il détaillé.
Pour Nicolas Lacroix, représentant de l’Assemblée des départements de France, le montant demandé aux collectivités dépasse celui imposé à l’État en matière de fonctionnement, estimé à 4,8 milliards d’euros. Il dénonce une charge déséquilibrée : "En doublant l’effort demandé aux collectivités, on comprend bien que les départements seront fortement mis à contribution."
Le président du conseil départemental de la Haute-Marne s’inquiète également des conséquences de l’"année blanche" annoncée par François Bayrou pour les prestations sociales, alors que les départements assurent notamment le versement du RSA et de l’APA : "Nous sommes inquiets, car cela risque d’aggraver encore l’asphyxie des départements."
Le soutien exceptionnel de 300 millions d’euros promis par le Premier ministre aux départements en difficulté est jugé insuffisant. "C’est dérisoire, c’est à peine le budget du département de la Haute-Marne", a réagi Nicolas Lacroix, rappelant que l’ADF réclame un soutien de 600 millions d’euros.
Les Régions de France ont également fait part de leur opposition, dénonçant une méthode qui consiste à "faire porter une part disproportionnée de l’effort sur les collectivités territoriales" et refusant d’être "la variable d’ajustement des équilibres budgétaires de la nation."
De son côté, Sébastien Miossec, président délégué d’Intercommunalités de France, a estimé que les mesures imposées sont "sans commune mesure avec le poids réel des collectivités dans la dépense et dans la dette publiques."
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François Rebsamen, ministre chargé des collectivités, a confirmé que le gel partiel de l’évolution des recettes de TVA affectées aux collectivités sera reconduit en 2026, après avoir représenté un manque à gagner de 1,2 milliard d’euros en 2025.
Il a toutefois assuré que la dotation globale de fonctionnement - le principal concours financier de l’État - ne sera pas diminuée l’an prochain. En revanche, les aides à l’investissement apportées par l’État seront revues à la baisse, à l’exception de celles destinées aux territoires ruraux et aux quartiers prioritaires.
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Autres annonces
Suppression de deux jours fériés
Bayrou propose de supprimer deux jours fériés pour augmenter le temps de travail, suggérant notamment le lundi de Pâques et le 8 mai. Il se dit ouvert à d’autres options. Objectif : plusieurs milliards d’euros d’économie.
Réformes sociales et travail
- Lancement d’un chantier sur l’assurance chômage et le droit du travail.
- Priorité à l’emploi des jeunes et des seniors.
- Création d’une « allocation sociale unifiée » pour améliorer les incitations au travail.
- Réforme à venir du financement de la Sécurité sociale pour moins le faire peser sur le travail.
Une « année blanche » en 2026
2026 sera une « année blanche » : gel de toutes les prestations sociales, des barèmes de l'impôt sur le revenu et de la CSG, ainsi que des salaires publics. Cette mesure concernera aussi les retraites. Elle devrait permettre une économie de 7 milliards d’euros.
Fiscalité : contribution des plus aisés
- Création d’une « contribution de solidarité » sur les hauts revenus, avec modalités à discuter au Parlement.
- Transformation de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions en un forfait annuel, plus équitable selon le niveau de retraite.
- Lutte accrue contre les niches fiscales « inutiles ou inefficaces ».
Effort de défense : +3,5 milliards d’euros en 2026
Le contexte géopolitique oblige à augmenter le budget des armées, qui bénéficiera de 3,5 milliards d’euros supplémentaires en 2026, et de 3 milliards en 2027. François Bayrou refuse un « continent désarmé soumis aux seuls choix américains ».
Fonction publique : suppressions de postes et maîtrise salariale
Dès 2026 :
- Suppression de 3 000 postes de fonctionnaires.
- Non-remplacement d’un départ à la retraite sur trois.
- Pas de hausse générale des salaires dans la fonction publique.
Santé : 5 milliards d’euros d’économies
- Moins de recours aux arrêts maladie jugés abusifs.
- Possible doublement de la franchise médicale.
- Meilleure efficacité hospitalière et développement de la médecine ambulatoire.
- Sortie progressive du dispositif ALD pour certains patients.
Lutte contre la fraude renforcée
Un projet de loi sera présenté à l’automne contre la fraude sociale et fiscale, avec trois parlementaires chargés du suivi. Sont visés : les fraudes à la fiscalité, aux aides publiques (MaPrimeRénov, CPF…), aux prestations de santé, etc.
Taxe sur les petits colis
Pour lutter contre la concurrence déloyale du e-commerce international, une taxe sur les petits colis va être instaurée afin de protéger les commerçants et producteurs français.
Entreprise - Moins de subventions, plus de libertés
Bayrou propose un nouveau contrat aux entreprises : réduction des subventions en échange de simplification administrative et de plus de liberté. Des ordonnances sont prévues à l’automne pour concrétiser ces allègements.
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NDLR : Cette synthèse s’appuie sur les déclarations ministérielles, les communiqués officiels et les réactions relayées dans la presse, notamment celles des élus locaux.
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