
Missionné par la ministre de la santé Agnès Buzyn il y a un an pour limiter les “soins non programmés” et le recours aux urgences, le député Thomas Mesnier, ex-urgentiste et médecin du Samu, a remis son rapport, intitulé "Assurer le premier accès aux soins ", le 22 mai 2018.
Une hausse ininterrompue de la fréquentation des urgences depuis 20 ans
En 2018, la fréquentation des services hospitaliers d’accueil des urgences s’établit à 20,3 millions de passages par an et augmente en moyenne annuelle de 3,5%. Elle résulte d’un décalage croissant entre une demande de “soins non programmés” en hausse en raison du vieillissement de la population et de la croissance de la prévalence des maladies chroniques et une offre ambulatoire en voie de raréfaction (baisse du nombre de généralistes de 9,1% entre 2007 et 2017, répartition géographique des professionnels de santé très inégale).
Les consultations non programmées représentent 12% de l’activité globale des médecins. En raison des difficultés à obtenir un rendez-vous en cabinet, la demande se déporte par défaut sur les urgences. Le rapporteur souligne également la méconnaissance de la fonction exacte du numéro d’appel “15” : 60% des patients se rendent aux urgences de leur propre chef, en fonction de leur ressenti.
Devant l’augmentation du nombre de passages aux urgences (de 7 millions en 1990 à plus de 20 millions en 2015), un certain nombre d’initiatives de structuration de la prise en charge de ces “soins non programmés” se sont fait jour de façon éparse (médecins libéraux isolés ou regroupés, maisons de santé pluri-professionnelles, centres de santé, SOS médecins, notamment). Un effort massif d’accompagnement de leurs initiatives par les pouvoirs publics est ainsi jugé nécessaire, en lien avec les Agences régionales de santé.
Les pistes de réforme pour désengorger les urgences
Autour des 19 recommandations, 3 grands axes sont présentés pour optimiser les services d’accueil des urgences.
Le rapport propose la suppression de tous les numéros d’urgence comme le 112, le 116 117, SOS Médecin et de faire du “15” (le numéro du Samu) un numéro de santé unique. “Élément clé du parcours de soins”, la régulation téléphonique proposerait à terme un conseil médical, une organisation du parcours de soins et des consultations de télémédecine.
Autre recommandation clé du rapport, inciter les médecins généralistes à prendre davantage en charge de consultations non programmées. Cette prise en charge pourrait prendre la forme d’interventions dans les centres 15 aux côtés des urgentistes ou d’une aide d’un assistant pour la coordination de leurs activités.
Le rapport préconise d’ouvrir aux autres professionnels de santé (pharmaciens, infirmiers et kinésithérapeutes) la possibilité d’effectuer un certain nombre de premiers soins.
Vie Publique - 2018-05-25
Urgences : un numéro unique pour tous les soins ? - Rapport "Assurer le premier accès aux soins", organiser les soins non programmés dans les territoires
Ministère de la Santé - Rapport - 2018-05-22
Urgences - pompiers, urgences, SAMU et police - Un éventuel numéro unique est envisagé
Assemblée Nationale - Question orale - 2018-05-15
Une hausse ininterrompue de la fréquentation des urgences depuis 20 ans
En 2018, la fréquentation des services hospitaliers d’accueil des urgences s’établit à 20,3 millions de passages par an et augmente en moyenne annuelle de 3,5%. Elle résulte d’un décalage croissant entre une demande de “soins non programmés” en hausse en raison du vieillissement de la population et de la croissance de la prévalence des maladies chroniques et une offre ambulatoire en voie de raréfaction (baisse du nombre de généralistes de 9,1% entre 2007 et 2017, répartition géographique des professionnels de santé très inégale).
Les consultations non programmées représentent 12% de l’activité globale des médecins. En raison des difficultés à obtenir un rendez-vous en cabinet, la demande se déporte par défaut sur les urgences. Le rapporteur souligne également la méconnaissance de la fonction exacte du numéro d’appel “15” : 60% des patients se rendent aux urgences de leur propre chef, en fonction de leur ressenti.
Devant l’augmentation du nombre de passages aux urgences (de 7 millions en 1990 à plus de 20 millions en 2015), un certain nombre d’initiatives de structuration de la prise en charge de ces “soins non programmés” se sont fait jour de façon éparse (médecins libéraux isolés ou regroupés, maisons de santé pluri-professionnelles, centres de santé, SOS médecins, notamment). Un effort massif d’accompagnement de leurs initiatives par les pouvoirs publics est ainsi jugé nécessaire, en lien avec les Agences régionales de santé.
Les pistes de réforme pour désengorger les urgences
Autour des 19 recommandations, 3 grands axes sont présentés pour optimiser les services d’accueil des urgences.
Le rapport propose la suppression de tous les numéros d’urgence comme le 112, le 116 117, SOS Médecin et de faire du “15” (le numéro du Samu) un numéro de santé unique. “Élément clé du parcours de soins”, la régulation téléphonique proposerait à terme un conseil médical, une organisation du parcours de soins et des consultations de télémédecine.
Autre recommandation clé du rapport, inciter les médecins généralistes à prendre davantage en charge de consultations non programmées. Cette prise en charge pourrait prendre la forme d’interventions dans les centres 15 aux côtés des urgentistes ou d’une aide d’un assistant pour la coordination de leurs activités.
Le rapport préconise d’ouvrir aux autres professionnels de santé (pharmaciens, infirmiers et kinésithérapeutes) la possibilité d’effectuer un certain nombre de premiers soins.
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