
Et si les animaux sauvages s’installaient massivement dans nos villes ? C’est l’expérience de pensée que propose Joëlle Zask dans son ouvrage Zoocities (Zask 2020).
Prenant pour point de départ le confinement du printemps 2020, où des animaux sauvages sont apparus sous nos fenêtres, la philosophe constate que les zones urbaines procurent un habitat à bien des espèces animales. C’est «le grand retournement» (p. 14).
Les espaces ruraux se détériorent, tandis que le biotope urbain s’améliore . La ville devient plus accueillante envers la faune sauvage en raison de la faible présence de prédateurs, de l’abondance de nourriture et d’abris, de la facilité de circuler et de la multiplicité d’usages possibles. Comment dès lors penser la ville pour faire face à ces changements ?
Le propos mobilise de multiples exemples, une riche bibliographie scientifique et des références culturelles variées (de Babar au Panneau d’Urbino en passant par Nintendo). Quatre moments se dégagent des vingt-sept chapitres. Dans un premier temps (chapitres 1 à 6), l’autrice propose un panorama critique de la ville : si celle-ci apparaît comme refuge, elle est aussi pensée comme civilisatrice et gestionnaire, contre-nature et anti-démocratique.
Après les représentations de la ville sont mises en évidence celles de l’animal sauvage urbain (7 à 13) : il s’agit d’expliquer l’impression de dégradation ontologique de l’animal sauvage en ville.
Le troisième moment (14 à 22) porte sur le mode de coexistence avec les animaux sauvages : la philosophe, insistant sur la pluralité des espèces, introduit la notion de voisinage pour appréhender le côtoiement avec les bêtes.
Enfin (23 à 27), elle en tire des conclusions en termes d’urbanisme . Le côtoiement avec les animaux sauvages se fait non dans la ville, mais dans la cité qui, multispéciste et évolutive, rend possibles des alliances effectives.
Joëlle Zask, en repensant les relations entre espèces, cherche à renouveler notre vision de l’urbain : elle invite à voir le monde par le regard que les interactions avec les animaux sauvages contribuent à créer. En insistant sur l’ontologie de l’animal sauvage urbain, la critique de la ville et l’écologie de la bonne distance, l’enjeu est ici de comprendre comment, par une démarche soucieuse des animaux sauvages, l’autrice pense les modalités d’un côtoiement urbain multispéciste.
Au sommaire
- Repenser les catégories avec l’animal sauvage urbain
- De la critique de la ville à la cité multispécifique
- Les animaux ne sont pas nos amis : une distance problématique
- Vers une écologie urbaine des passages
METROPOLITIQUE >> Article complet
Prenant pour point de départ le confinement du printemps 2020, où des animaux sauvages sont apparus sous nos fenêtres, la philosophe constate que les zones urbaines procurent un habitat à bien des espèces animales. C’est «le grand retournement» (p. 14).
Les espaces ruraux se détériorent, tandis que le biotope urbain s’améliore . La ville devient plus accueillante envers la faune sauvage en raison de la faible présence de prédateurs, de l’abondance de nourriture et d’abris, de la facilité de circuler et de la multiplicité d’usages possibles. Comment dès lors penser la ville pour faire face à ces changements ?
Le propos mobilise de multiples exemples, une riche bibliographie scientifique et des références culturelles variées (de Babar au Panneau d’Urbino en passant par Nintendo). Quatre moments se dégagent des vingt-sept chapitres. Dans un premier temps (chapitres 1 à 6), l’autrice propose un panorama critique de la ville : si celle-ci apparaît comme refuge, elle est aussi pensée comme civilisatrice et gestionnaire, contre-nature et anti-démocratique.
Après les représentations de la ville sont mises en évidence celles de l’animal sauvage urbain (7 à 13) : il s’agit d’expliquer l’impression de dégradation ontologique de l’animal sauvage en ville.
Le troisième moment (14 à 22) porte sur le mode de coexistence avec les animaux sauvages : la philosophe, insistant sur la pluralité des espèces, introduit la notion de voisinage pour appréhender le côtoiement avec les bêtes.
Enfin (23 à 27), elle en tire des conclusions en termes d’urbanisme . Le côtoiement avec les animaux sauvages se fait non dans la ville, mais dans la cité qui, multispéciste et évolutive, rend possibles des alliances effectives.
Joëlle Zask, en repensant les relations entre espèces, cherche à renouveler notre vision de l’urbain : elle invite à voir le monde par le regard que les interactions avec les animaux sauvages contribuent à créer. En insistant sur l’ontologie de l’animal sauvage urbain, la critique de la ville et l’écologie de la bonne distance, l’enjeu est ici de comprendre comment, par une démarche soucieuse des animaux sauvages, l’autrice pense les modalités d’un côtoiement urbain multispéciste.
Au sommaire
- Repenser les catégories avec l’animal sauvage urbain
- De la critique de la ville à la cité multispécifique
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