
Des fibres d’amiante peuvent, dans certaines circonstances, se retrouver dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). En effet, certaines canalisations d’eau potable sont en amiante-ciment.
L’Anses a mené une première revue de la littérature scientifique afin de caractériser le danger lié à l’ingestion d’amiante.
Pour étudier le danger de l’ingestion d’amiante pour la santé, en particulier sur le développement de cancers digestifs (œsophage, estomac, intestin grêle, foie, etc.), l’Agence a dressé un état des lieux complet des connaissances actuelles sur ce sujet. Parmi les 4 409 études chez l’Homme et les 1 107 études chez l’animal recensées sur l’effet de l’amiante, les experts ont identifié 17 études examinant l’ingestion d’amiante en population générale, 19 étudiant l’ingestion d’amiante chez l’animal et 41 examinant l’exposition professionnelle à l’amiante. Le groupe de travail a mené une évaluation standardisée de ces études pour déterminer les niveaux de preuves permettant de caractériser la plausibilité du lien entre l’exposition à l’amiante et survenue des cancers digestifs. Cette évaluation a amené les experts a conclure que les niveaux de preuves étaient « inadéquats », c’est-à-dire que les données publiées à ce jour ne permettent pas de se prononcer sur la possibilité ou l’absence d’une association entre ingestion d’amiante et cancers digestifs. « La plupart des études existantes sont anciennes ou comportent des limites méthodologiques ne permettant pas de démontrer le lien causal entre l’ingestion d’amiante et la survenue de ces cancers », expliquent les experts du groupe de travail.
Des signaux pour certains cancers mais aucune certitude
Cependant, l’existence de signaux suggérant la possibilité d’une association entre l’ingestion d’amiante et trois cancers digestifs spécifiques a été soulignée. Il s’agit des cancers de l’œsophage, de l’estomac et du côlon. Cette possibilité est soutenue par les études épidémiologiques réalisées en milieux professionnels rapportant davantage de cas de ces cancers chez les travailleurs exposés à l’amiante que dans la population générale. Une fraction de l’amiante inhalée par les travailleurs peut en effet être déglutie et rejoindre directement le tube digestif. Cependant, les données ne permettent pas d’estimer de façon fiable l’importance de cette fraction par rapport à celle qui atteint ces organes par la voie respiratoire, en passant par les poumons et la circulation sanguine, et donc de pouvoir extrapoler ces résultats à une exposition par ingestion.
Des campagnes de surveillance recommandées
Compte tenu des usages passés de l’amiante dans certaines canalisations, l’Agence recommande de réaliser des campagnes ciblées pour détecter la présence d’éventuelles fibres d’amiante dans les EDCH susceptibles d’en contenir. Ces données pourront alimenter de futures études ou des travaux de surveillance épidémiologique. Par ailleurs, l’Agence recommande le suivi de l’état des canalisations en amiante-ciment, pour assurer la réhabilitation ou le remplacement des canalisations en cas de dégradation.
ANSES >> Consulter l’avis et le rapport
L’Anses a mené une première revue de la littérature scientifique afin de caractériser le danger lié à l’ingestion d’amiante.
Pour étudier le danger de l’ingestion d’amiante pour la santé, en particulier sur le développement de cancers digestifs (œsophage, estomac, intestin grêle, foie, etc.), l’Agence a dressé un état des lieux complet des connaissances actuelles sur ce sujet. Parmi les 4 409 études chez l’Homme et les 1 107 études chez l’animal recensées sur l’effet de l’amiante, les experts ont identifié 17 études examinant l’ingestion d’amiante en population générale, 19 étudiant l’ingestion d’amiante chez l’animal et 41 examinant l’exposition professionnelle à l’amiante. Le groupe de travail a mené une évaluation standardisée de ces études pour déterminer les niveaux de preuves permettant de caractériser la plausibilité du lien entre l’exposition à l’amiante et survenue des cancers digestifs. Cette évaluation a amené les experts a conclure que les niveaux de preuves étaient « inadéquats », c’est-à-dire que les données publiées à ce jour ne permettent pas de se prononcer sur la possibilité ou l’absence d’une association entre ingestion d’amiante et cancers digestifs. « La plupart des études existantes sont anciennes ou comportent des limites méthodologiques ne permettant pas de démontrer le lien causal entre l’ingestion d’amiante et la survenue de ces cancers », expliquent les experts du groupe de travail.
Des signaux pour certains cancers mais aucune certitude
Cependant, l’existence de signaux suggérant la possibilité d’une association entre l’ingestion d’amiante et trois cancers digestifs spécifiques a été soulignée. Il s’agit des cancers de l’œsophage, de l’estomac et du côlon. Cette possibilité est soutenue par les études épidémiologiques réalisées en milieux professionnels rapportant davantage de cas de ces cancers chez les travailleurs exposés à l’amiante que dans la population générale. Une fraction de l’amiante inhalée par les travailleurs peut en effet être déglutie et rejoindre directement le tube digestif. Cependant, les données ne permettent pas d’estimer de façon fiable l’importance de cette fraction par rapport à celle qui atteint ces organes par la voie respiratoire, en passant par les poumons et la circulation sanguine, et donc de pouvoir extrapoler ces résultats à une exposition par ingestion.
Des campagnes de surveillance recommandées
Compte tenu des usages passés de l’amiante dans certaines canalisations, l’Agence recommande de réaliser des campagnes ciblées pour détecter la présence d’éventuelles fibres d’amiante dans les EDCH susceptibles d’en contenir. Ces données pourront alimenter de futures études ou des travaux de surveillance épidémiologique. Par ailleurs, l’Agence recommande le suivi de l’état des canalisations en amiante-ciment, pour assurer la réhabilitation ou le remplacement des canalisations en cas de dégradation.
ANSES >> Consulter l’avis et le rapport
Dans la même rubrique
-
Actu - L’avenir de l’eau
-
Juris - Arrêtés préfectoraux et restrictions temporaires des usages de l’eau : nouvelles illustrations jurisprudentielles
-
Doc - Infographie sur les SAGE et chiffres-clés Gest’eau : la version 2025 est en ligne !
-
Juris - Pollution d’un forage privé utilisé pour l’alimentation en eau potable - Recherche de la responsabilité de la collectivité
-
Actu - Réutilisation des eaux usées traitées sur le littoral : 19 lauréats à l'issue de la 2e vague du programme Cerema - ANEL