De nombreuses études scientifiques ont montré l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé. En Île-de-France, des procédures d’information et d’alerte contre les pics de pollution ont été mises en place depuis 2007 pour mieux protéger la population contre l’exposition à des concentrations journalières élevées de polluants atmosphériques.
Grâce à des méthodes statistiques dites quasi-expérimentales, des chercheurs ont évalué l’efficacité de ces mesures prises en région parisienne d’un point de vue de santé publique, c’est-à-dire leurs effets préventifs sur la mortalité de la population générale et plus spécifiquement sur les plus de 75 ans. Les résultats de l’étude font l’objet d’une publication dans la revue Environment International.
La pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé.
D’une part, une exposition à la pollution constante, sur plusieurs années, accroît le risque de maladies chroniques (cancer du poumon, par exemple). D’autre part, une exposition aiguë, à des concentrations journalières élevées de polluants atmosphériques, peut aggraver les symptômes de maladies respiratoires ou déclencher un infarctus du myocarde.
Une politique d’alertes, associée à des mesures d’urgence telles que la limitation du trafic automobile (par exemple, l’abaissement des limites de vitesse autorisées en circulation) a été mise en place à Paris comme dans plusieurs autres grandes villes dans le monde pour protéger les populations les jours où l’exposition aux polluants atmosphériques est particulièrement importante. Pour cela, des épisodes ou «pics» de pollution de l’air sont identifiés lorsqu’est dépassé, ou risque d’être dépassé, le seuil d’information et de recommandation ou le seuil d’alerte définis par la réglementation nationale pour les quatre polluants atmosphériques suivants : particules de taille inférieure à 10 micromètres (PM10), ozone (O3), dioxyde d’azote (NO2) et dioxyde de soufre (SO2).
Des effets sur la mortalité cardiovasculaire
Les résultats de l’étude n’ont pas démontré un effet des procédures d’information et d’alerte contre les pics de pollution sur la mortalité telles qu’implémentées sous leur première forme en 2007 avec des seuils d’information relativement élevés. En revanche, les chercheurs ont identifié un bénéfice sur la mortalité cardiovasculaire suite à l’application de seuils plus stricts mis en place à la fin de l’année 2011, avec une réduction allant de 7% à 25% de la mortalité journalière dans la population générale (cela correspond à une estimation de 386 décès évités grâce à ces mesures sur la période allant de 2011 à 2015) et une réduction allant de 9% à 28% de la mortalité journalière pour les adultes plus âgés (348 décès évités estimés).
L’étude n’a pas mis en évidence d’effet sur la mortalité respiratoire.
L’utilisation de méthodes dites «quasi-expérimentales» a permis d’inférer des relations de nature causale (et non des corrélations) entre la mise en place des interventions et les effets observés sur la santé de la population.
Au total, les résultats suggèrent que ce type de politique basé sur un seuil et concernant uniquement des épisodes d’exposition aigus n’a pas d’effet sur la mortalité lorsque les seuils réglementaires sont fixés à des niveaux excessivement élevés, comme c’était le cas en 2007. Avec des seuils plus bas, comme à partir de 2011, des effets protecteurs sur la mortalité peuvent néanmoins être constatés.
«La mise en place de politiques publiques axées sur des changements structuraux (piétonisation de certaines zones urbaines, renforcement du réseau de transports en commun pour limiter les déplacements automobile), ou visant à réduire les émissions liées aux industries sont des mesures qui pourraient s’avérer particulièrement bénéfiques, avec un impact potentiellement plus fort que des actions de court terme comme la restriction du trafic automobile par exemple», conclut Anna Alari.
En France, un arrêté interministériel définit la procédure d’information et d’alerte en cas d’épisode de pollution et organise les mesures d’urgence visant à informer les populations et réduire et/ou limiter l’émission des polluants dans l’atmosphère afin de limiter les effets sur la santé. Une mise à jour plus stricte de cet arrêté a été effectuée en avril 2016 (mis à jour le 26 août 2016 ), avec un renforcement des mesures concernant la circulation différentiée, et en 2019, avec une application automatique de la circulation différentiée et la mise en place du stationnement résidentiel gratuit lors des épisodes de pollution
INSERM >> Note complète
Grâce à des méthodes statistiques dites quasi-expérimentales, des chercheurs ont évalué l’efficacité de ces mesures prises en région parisienne d’un point de vue de santé publique, c’est-à-dire leurs effets préventifs sur la mortalité de la population générale et plus spécifiquement sur les plus de 75 ans. Les résultats de l’étude font l’objet d’une publication dans la revue Environment International.
La pollution de l’air peut avoir divers effets à court et à long terme sur la santé.
D’une part, une exposition à la pollution constante, sur plusieurs années, accroît le risque de maladies chroniques (cancer du poumon, par exemple). D’autre part, une exposition aiguë, à des concentrations journalières élevées de polluants atmosphériques, peut aggraver les symptômes de maladies respiratoires ou déclencher un infarctus du myocarde.
Une politique d’alertes, associée à des mesures d’urgence telles que la limitation du trafic automobile (par exemple, l’abaissement des limites de vitesse autorisées en circulation) a été mise en place à Paris comme dans plusieurs autres grandes villes dans le monde pour protéger les populations les jours où l’exposition aux polluants atmosphériques est particulièrement importante. Pour cela, des épisodes ou «pics» de pollution de l’air sont identifiés lorsqu’est dépassé, ou risque d’être dépassé, le seuil d’information et de recommandation ou le seuil d’alerte définis par la réglementation nationale pour les quatre polluants atmosphériques suivants : particules de taille inférieure à 10 micromètres (PM10), ozone (O3), dioxyde d’azote (NO2) et dioxyde de soufre (SO2).
Des effets sur la mortalité cardiovasculaire
Les résultats de l’étude n’ont pas démontré un effet des procédures d’information et d’alerte contre les pics de pollution sur la mortalité telles qu’implémentées sous leur première forme en 2007 avec des seuils d’information relativement élevés. En revanche, les chercheurs ont identifié un bénéfice sur la mortalité cardiovasculaire suite à l’application de seuils plus stricts mis en place à la fin de l’année 2011, avec une réduction allant de 7% à 25% de la mortalité journalière dans la population générale (cela correspond à une estimation de 386 décès évités grâce à ces mesures sur la période allant de 2011 à 2015) et une réduction allant de 9% à 28% de la mortalité journalière pour les adultes plus âgés (348 décès évités estimés).
L’étude n’a pas mis en évidence d’effet sur la mortalité respiratoire.
L’utilisation de méthodes dites «quasi-expérimentales» a permis d’inférer des relations de nature causale (et non des corrélations) entre la mise en place des interventions et les effets observés sur la santé de la population.
Au total, les résultats suggèrent que ce type de politique basé sur un seuil et concernant uniquement des épisodes d’exposition aigus n’a pas d’effet sur la mortalité lorsque les seuils réglementaires sont fixés à des niveaux excessivement élevés, comme c’était le cas en 2007. Avec des seuils plus bas, comme à partir de 2011, des effets protecteurs sur la mortalité peuvent néanmoins être constatés.
«La mise en place de politiques publiques axées sur des changements structuraux (piétonisation de certaines zones urbaines, renforcement du réseau de transports en commun pour limiter les déplacements automobile), ou visant à réduire les émissions liées aux industries sont des mesures qui pourraient s’avérer particulièrement bénéfiques, avec un impact potentiellement plus fort que des actions de court terme comme la restriction du trafic automobile par exemple», conclut Anna Alari.
En France, un arrêté interministériel définit la procédure d’information et d’alerte en cas d’épisode de pollution et organise les mesures d’urgence visant à informer les populations et réduire et/ou limiter l’émission des polluants dans l’atmosphère afin de limiter les effets sur la santé. Une mise à jour plus stricte de cet arrêté a été effectuée en avril 2016 (mis à jour le 26 août 2016 ), avec un renforcement des mesures concernant la circulation différentiée, et en 2019, avec une application automatique de la circulation différentiée et la mise en place du stationnement résidentiel gratuit lors des épisodes de pollution
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