Extrait de réponse: " La géographie prioritaire a, au fil du temps, perdu de sa pertinence. C'est cette adéquation retrouvée entre la politique prioritaire et la réalité des difficultés socio-économiques des territoires qui est en jeu aujourd'hui.
Une étude menée avec la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) a permis d'identifier les indicateurs les plus corrélés à la difficulté scolaire :
- le pourcentage d'élèves issus des catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées,
- le pourcentage de boursiers,
- le pourcentage d'élèves issus des Zones Urbaines Sensibles,
- le taux d'élèves en retard à l'entrée en sixième.
Cette approche nationale d'identification des établissements les plus difficiles est complétée en académie par des données construites localement et par la connaissance fine du terrain qu'ont les acteurs de proximité. Ces deux approches, nationale et locale, sont indissociables pour arriver à plus de justice. Le niveau national se doit d'être le garant d'une répartition juste entre académies du nombre de réseaux REP et REP+ en fonction des difficultés différenciées des territoires. Les acteurs de proximité assurent la prise en compte des spécificités et caractéristiques locales.
La géographie prioritaire sera arrêtée nationalement pour le début de l'année 2015. Le sens de la politique d'éducation prioritaire est de développer une approche systémique en réseaux, tout au long de la scolarité obligatoire, de la maternelle au collège, dans des territoires où l'absence de mixité sociale renforce les difficultés et accentue les inégalités.
Pour les écoles dites isolées, qui rencontrent des difficultés mais se trouvent situées dans le secteur d'un collège socialement mixte, la notion de réseau d'éducation prioritaire ne constitue pas la bonne réponse. Pour autant ces écoles doivent faire l'objet d'une attention particulière. Le principe de l'allocation progressive des moyens en fonction du profil sociologique des écoles et établissements sur l'ensemble du système éducatif doit permettre de s'adapter aux réalités de chaque structure et de limiter les effets de seuil. Une école hors de l'éducation prioritaire peut continuer de bénéficier du dispositif "plus de maîtres que de classes", d'un taux d'encadrement favorable, d'un soutien en termes d'accompagnement et de formation des enseignants dès lors que sa situation sociale au regard des autres écoles le justifie. Il appartient aux autorités académiques et départementales d'apprécier la situation de chaque école et d'ajuster les moyens en conséquence. Cette logique de traitement différencié est indissociable de la refondation de l'éducation prioritaire qui doit rester une politique spécifique pour un réseau école-collège.
Assemblée Nationale - 2014-11-18- Réponse Ministérielle N° 63270
http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-63270QE.htm
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