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Transports - Déplacements urbains - Circulation

Doc - Les violences sexistes et sexuelles dans les transports en commun

Article ID.CiTé du 11/03/2025



Avertissement - La présente Lettre contient des références aux violences sexistes et sexuelles. Sa lecture peut susciter un inconfort ou raviver des traumatismes chez certain·es lecteur·rices. Si vous ressentez le besoin d’être aidé·e ou souhaitez être accompagné·e, la Miprof vous invite à consulter les contacts et ressources utiles sur le site www.arretonslesviolences.gouv.fr

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La Miprof s'est appuyée sur les données de l’Observatoire national de la délinquance dans les transports, du ministère de l’Intérieur et des opérateurs de transports. Elles démontrent des efforts importants engagés depuis plusieurs années mais un phénomène qui reste sous-évalué puisque seules 7 % des victimes ont déposé plainte en 2023.

Les femmes sont toujours les principales cibles des violences sexistes et sexuelles dans ces espaces puisqu’elles représentent 91 % des victimes dans les transports en commun.
Quant aux auteurs de ces violences, le ministère de l’Intérieur indique que 99 % des mis en cause sont des hommes.

La violence masculine « a pour but de rappeler que cet espace appartient au groupe masculin ».
Si, contrairement aux idées reçues, la plupart des violences faites aux femmes sont commises par des membres de leur entourage proche - rappelons que 61 % des victimes de viols, tentatives de viol et agressions sexuelles en 2022 connaissent l’agresseur - il n’en demeure pas moins que l’espace public, et tout particulièrement les réseaux de transports en commun, reste un lieu où les femmes s’exposent aux violences sexistes et sexuelles dès lors qu’elles l’investissent.
L’enquête ENOV conduite pour la RATP révèle en effet que 7 femmes sur 10 ont déjà été victimes de violences sexistes et sexuelles dans les transports franciliens au cours de leur vie. Cette proportion est encore plus élevée chez les jeunes de 15 à 25 ans.

Les agresseurs agissent en tous lieux, et ne se limitent pas aux frottements ou à l’exhibitionnisme.
Les agressions qui rendent les transports publics hostiles aux femmes sont aussi des regards menaçants ou insistants, des insultes, des attouchements et des viols ou tentatives de viol. La peur associée et intériorisée conduit les femmes à adopter des stratégies de contournement pour prévenir l’agression et être en capacité de la fuir plus rapidement. Qu’une femme ou une fille modifie ses horaires ou ses trajets par peur d’être agressée doit interroger sur la liberté d’accès de toutes les citoyennes au service public des transports.

Face à cela, les opérateurs ont mis en place des dispositifs innovants pour renforcer la sécurité des femmes dans leur réseau : marches exploratoires avec des usagères, descentes à la demande sur le réseau de surface, bornes d’alerte et canaux de signalement.

Retenons aussi les éclairages positifs apportés par ces données.
La part des victimes dans les transports en commun franciliens ayant déclaré avoir été aidées par une tierce personne a plus que doublé par rapport à 2016 et 4 victimes sur 5 ayant sollicité un agent ou une agente de la RATP se sont senties bien prises en charge, écoutées ou comprises.

Une réalité est aussi mise en lumière : celle des violences sexuelles commises sur des personnes vulnérables par des chauffeurs de transports sanitaires, de bus et de bus scolaires.
L’enquête publiée en 2024 par l’association Disclose en collaboration avec Radio France met en lumière qu’entre 2005 et 2024, 152 personnes ont été victimes de violences sexuelles commises par leur chauffeur dans les transports sanitaires, dans les bus et dans les cars scolaires. 67 % étaient mineures et 23 % étaient en situation de handicap.

Toutes ces données doivent provoquer une prise de conscience : il est impératif que toutes et tous agissent en étant attentifs et attentives aux situations qui les entourent pour porter assistance aux personnes en danger ou solliciter de l’aide. C’est en exerçant ensemble un contrôle social que la société participera à bannir les violences faites aux femmes, aux personnes en situation de handicap, aux enfants, et que seront créés des espaces publics sûrs et habilitants, c’est-à-dire accessibles et inclusifs pour toutes et tous.

Observatoire national des violences faites aux femmes -
Lettre N°23 de mars 2025


Si vous êtes victime ou témoin, d’une agression, de faits de harcèlement, y compris sexuels, dans les transports en commun, vous pouvez :
• téléphoner au numéro 31 17 ;
• envoyer un SOS avec un simple SMS au 31 177 ;
• donner l'alerte via l’appli 31 17 Alerte, application mobile disponible pour iOS et Android ;
• sur l’appli Transport Public Paris 2024 : appuyez sur le bouton "31 17 " accessible dès la page d'accueil de l'application mobile ;
• utiliser une borne d'appel en gare SNCF ou en station RATP. 1


Les violences sexistes et sexuelles en France en 2023

MAJ Février 2025 - Lettre 22




 




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