
Que ce soit pour aider les commerces de proximité, favoriser les collaborations inter-entreprises, susciter l’engagement bénévole dans des solidarités de voisinage… les plateformes numériques se multiplient partout en France. AdCF Direct évoque dans cette édition les plateformes de prêt de main d’œuvre entre entreprises qui peuvent jouer un rôle important en 2021 pour amortir les chocs des carnets de commande dans les bassins d’emploi.
Depuis le premier confinement, des initiatives sont prises pour constituer des plateformes de prêt de main d’œuvre entre entreprises, à l’initiative de fédérations professionnelles, de certaines régions ou de territoires. Ces plateformes pourraient jouer un rôle important au cours des mois à venir pour permettre aux entreprises d’ajuster le format de leurs équipes à des carnets de commande très volatiles, sans procéder à des licenciements, tout en répondant aux difficultés de recrutement de certaines entreprises en phase de surchauffe ou de croissance. Les possibilités très ouvertes de recourir au chômage partiel (puis au dispositif d’activité partielle APLD) ont limité en 2020 le besoin de solliciter la formule du prêt de main d’œuvre mais son utilité ne fera que croître avec l’extinction progressive des dispositifs d’urgence, que l’on sait très coûteux, et peu confortables pour nombre de salariés (inactivité, pertes de revenus…).
Par ses effets de mutualisation, le prêt de main d’œuvre est un bon moyen de faire face aux à-coups de la production ou de la charge de travail, tout en enrichissant les parcours des salariés. Il exige leur consentement. Ce mode d’action permet de préserver, dans les bassins d’emploi, des savoir-faire et des qualifications et d'organiser sa résilience face à la crise. Interrogés lors de la dernière assemblée générale des Territoires d’industrie, le 15 décembre, les participants étaient encore peu nombreux à faire état d’une plateforme de prêt de main d’œuvre couvrant leur bassin d’emploi mais l’intérêt s’accroît.
Certaines plateformes sont anciennes et à dimension nationale, parfois issues d’une initiative privée, dans une logique d’organisation de la «flexisécurité». On citera des exemples comme Pilgreem ou Mobiliwork .
Beaucoup de plateformes créées depuis la crise Covid sont apparues dans une logique de «branches» et de «métiers». Parmi les initiatives des fédérations professionnelles, on mentionnera, par exemple, celles prises par l’AVT dans les métiers du transport et de la logistique ou dans les activités du bâtiment . L’UIMM a créé également, à partir de l’été 2020, un outil pour les métiers de la métallurgie. Cet outil est au service de l’ensemble du réseau des UIMM locales mais aussi d’autres fédérations professionnelles (comme l'ameublement). Une vidéo explique les principes et intérêts de la démarche.
Au sommaire
- L’enjeu d’outils très territorialisés
- Comment cela marche ?
Source >> ADCF
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