Les progrès accomplis depuis 2010 dans l’organisation et le fonctionnement des transports ferroviaires en Île-de-France sont incontestables. Pourtant, beaucoup de voyageurs, comme en témoignent les enquêtes de perception, estiment que ce réseau n’offre toujours pas une qualité de service satisfaisante, notamment en matière de régularité et de ponctualité.
Le STIF, la RATP et la SNCF sont conscients de ce "ressenti" négatif et s’efforcent d’y remédier : après plus de trois décennies au cours desquelles la maintenance du réseau francilien de la SNCF a été négligée au profit d’investissements sur les lignes à grande vitesse, la priorité a enfin été donnée à son amélioration. Toutefois, le retard accumulé sur l’entretien du Transilien est tel que l’état de certaines portions de lignes va continuer à se dégrader jusqu’en 2020. C’est seulement en 2025 qu’on devrait retrouver le niveau d’aujourd’hui, lequel est déjà loin d’être optimal.
La réalisation d’Eole et la construction des lignes nouvelles prévues dans le cadre du Grand Paris Express devraient certes contribuer à désengorger les tronçons centraux des lignes aujourd’hui saturés.
Toutefois, même si le calendrier prévisionnel de leur mise en service est respecté, ce n’est, au mieux, pas avant 2022, que les voyageurs en ressentiront les effets positifs.
De ce constat il découle que le trafic, en particulier sur les portions de lignes les plus fréquentées, ne connaîtra pas avant huit à dix ans de substantielles améliorations.
Dans ces conditions, il est nécessaire de veiller à ce que la politique d'encouragement à l'usage des transports collectifs n'ait pas pour effet d’accroître le trafic sur les tronçons ferroviaires déjà saturés et de dégrader encore une qualité de service déjà considérée comme critique par les usagers, en particulier par les habitants les plus éloignés du cœur de l’agglomération.
La Cour formule en conséquence les recommandations suivantes :
1. à l’État et à SNCF Réseau : maintenir la priorité absolue donnée à l’entretien et à la maintenance du réseau Transilien (recommandation réitérée) ;
2. à l’État et au STIF : accroître la part du coût des transports financée par les voyageurs (recommandation réitérée) ;
3. à l’État : procéder à une hiérarchisation et à une sélection rigoureuse des projets d’infrastructures de transport envisagées dans les 10 à 15 prochaines années à l’aune des capacités financières, techniques et humaines mobilisables au cours de cette période.
Cour des Comptes - 2016-02-10
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