
Le mercredi 13 janvier 2021, la commission des affaires économiques a reçu les économistes Patrick Artus et Olivier Pastré sur la thématique des politiques économiques de "l’après‑Covid".
MM. Artus et Pastré ont particulièrement insisté sur le bouleversement inédit de la structure de l’économie française, dont les conséquences pleines et entières ne se révèleront que dans les mois à venir.
Ils estiment que la sévérité du choc subi par les principales filières exportatrices françaises comme l’aéronautique, la forte fragilisation des PME, et la contraction de l’emploi qui en résultera, sont susceptibles d’entraîner un ajustement d’ampleur, avec une accélération de la désindustrialisation, un accroissement des inégalités sociales, territoriales et sectorielles et un renforcement de la concentration des entreprises au profit de groupes qui bénéficient de rendements croissants.
À ce titre, ils ont souligné le rôle central du développement des compétences et de la formation professionnelle comme facteur d’adaptabilité, tout en notant que le système français reste, à ce jour, inadapté pour mener à bien un tel effort.
Les économistes ont indiqué que la "dette publique Covid" semble, à leurs yeux, moins préoccupante que la fragilisation financière des entreprises : les fonds propres des entreprises sont aujourd’hui trop bas pour soutenir l’endettement accru contracté pour faire face à la crise. La fin de l’année 2021 pourrait à ce titre, selon eux, se traduire par une hausse significative du chômage et des faillites , voire par un "véritable bain de sang" économique, principalement dans les PME et TPE, selon M. Pastré.
M. Artus a émis une mise en garde face à une possible dislocation sociale et politique, aussi bien à l’échelle nationale que mondiale : "La crise fabrique énormément d’hétérogénéité, ce qui complique la réponse, car les politiques macroéconomiques ont du mal à traiter l’hétérogénéité." Il a notamment évoqué le risque de divergences économiques fortes entre économies au sein de l’Union européenne, appelant à la pérennisation d’un plan de relance européen coordonné, ainsi que le risque d’accroissement des inégalités entre ménages dans le contexte de réorientation professionnelle de centaines de milliers de personnes. Selon les deux économistes, la garantie du revenu des publics les plus fragiles et l’amélioration du dialogue social doivent être deux des priorités de la période politique qui s’ouvre.
Plus largement, les économistes ont présenté les huit "ruptures" qu’ils appellent de leurs vœux pour une économie française plus résiliente dans "l’après‑Covid". M. Pastré a ainsi déclaré qu’ "il faut penser à l’horizon de la décennie. Les réformes ne servent plus à grand‑chose, il faut des ruptures et un changement de paradigme. Or, pour l’instant, nous ne voyons pas l’amorce de cette réflexion".
Sénat - Audition - 2021-01-14
MM. Artus et Pastré ont particulièrement insisté sur le bouleversement inédit de la structure de l’économie française, dont les conséquences pleines et entières ne se révèleront que dans les mois à venir.
Ils estiment que la sévérité du choc subi par les principales filières exportatrices françaises comme l’aéronautique, la forte fragilisation des PME, et la contraction de l’emploi qui en résultera, sont susceptibles d’entraîner un ajustement d’ampleur, avec une accélération de la désindustrialisation, un accroissement des inégalités sociales, territoriales et sectorielles et un renforcement de la concentration des entreprises au profit de groupes qui bénéficient de rendements croissants.
À ce titre, ils ont souligné le rôle central du développement des compétences et de la formation professionnelle comme facteur d’adaptabilité, tout en notant que le système français reste, à ce jour, inadapté pour mener à bien un tel effort.
Les économistes ont indiqué que la "dette publique Covid" semble, à leurs yeux, moins préoccupante que la fragilisation financière des entreprises : les fonds propres des entreprises sont aujourd’hui trop bas pour soutenir l’endettement accru contracté pour faire face à la crise. La fin de l’année 2021 pourrait à ce titre, selon eux, se traduire par une hausse significative du chômage et des faillites , voire par un "véritable bain de sang" économique, principalement dans les PME et TPE, selon M. Pastré.
M. Artus a émis une mise en garde face à une possible dislocation sociale et politique, aussi bien à l’échelle nationale que mondiale : "La crise fabrique énormément d’hétérogénéité, ce qui complique la réponse, car les politiques macroéconomiques ont du mal à traiter l’hétérogénéité." Il a notamment évoqué le risque de divergences économiques fortes entre économies au sein de l’Union européenne, appelant à la pérennisation d’un plan de relance européen coordonné, ainsi que le risque d’accroissement des inégalités entre ménages dans le contexte de réorientation professionnelle de centaines de milliers de personnes. Selon les deux économistes, la garantie du revenu des publics les plus fragiles et l’amélioration du dialogue social doivent être deux des priorités de la période politique qui s’ouvre.
Plus largement, les économistes ont présenté les huit "ruptures" qu’ils appellent de leurs vœux pour une économie française plus résiliente dans "l’après‑Covid". M. Pastré a ainsi déclaré qu’ "il faut penser à l’horizon de la décennie. Les réformes ne servent plus à grand‑chose, il faut des ruptures et un changement de paradigme. Or, pour l’instant, nous ne voyons pas l’amorce de cette réflexion".
Sénat - Audition - 2021-01-14
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