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Démocratie locale - Citoyenneté

Actu - La France, ses maires et ses territoires - La place des maires s’est affirmée comme un rempart aux soubresauts d’une société défiante vis-à-vis du politique et gagnée par des comportements de plus en plus individuels

(Article ID.CiTé/ID.Veille du 16/11/2021 )



Actu - La France, ses maires et ses territoires - La place des maires s’est affirmée comme un rempart aux soubresauts d’une société défiante vis-à-vis du politique et gagnée par des comportements de plus en plus individuels
Depuis plus de 20 ans, la confiance des Français envers leur maire ne cesse de se maintenir à des niveaux élevés (environ 70 %). Comparé au capital de confiance dont disposent les représentants nationaux (députés, sénateurs, membres du gouvernement ou président de la République), les maires et leurs équipes maintiennent une démocratie locale bâtie sur un lien de confiance résilient entre représentants et représentés.

On peut y voir une forme de résistance tant le modèle de démocratie représentative est de plus en plus contestée, en France et plus largement dans le monde entier. Le mouvement des Gilets jaunes en a constitué un point d’orgue avec une demande de moins de verticalité, une opposition à un pouvoir trop centralisé, un appel à des formes de démocratie plus directe (à travers le référendum d’initiative citoyenne), ou encore une dénonciation d’une démocratie de la mal-représentation

Ces éléments peuvent paraitre hétérogènes et donc difficiles à saisir car ils seraient conjoncturels. En réalité, les attentes des Français vis-à-vis de leurs élus municipaux sont inscrites dans une relation plus structurelle car elles prennent racine dans une histoire française au long cours du rapport des citoyens à leur territoire et leurs représentants.

Les transformations du monde (économie, changements climatiques, migrations, numérique…) ont eu des répercussions subies par la quasi-totalité des territoires. Dans La crise qui vient (2012, Le Seuil), le géographe Laurent Davezies évoque l’épuisement d’un modèle dans lequel l’État est fortement intervenu (après les crises de 1993 et 2008) par la commande publique pour maintenir des activités là où les secteurs industriels et agricoles n’ont pu être remplacés par une économie de services. Il s’en est suivi une montée d’un sentiment d’injustice tirée de l’incapacité des politiques publiques de préserver l’esprit des Trente glorieuses, c’est à-dire une promesse d’un lendemain meilleur évanoui dans des territoires où l’aménagement a laissé place à un déclassement.

C’est dans ce contexte que la place des maires s’est affirmée comme un rempart aux soubresauts d’une société défiante vis-à-vis du politique et gagnée par des comportements de plus en plus individuels. La crise des gilets jaunes et la pandémie du coronavirus ont mis en évidence deux phénomènes singuliers :
1- l’amortissement démocratique par le local
et 2- la solidarité comme remède à la décision technocratique.

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