La question des déserts médicaux anime le débat public depuis de nombreuses années. Véritable plaie sanitaire et économique, le non-accès à un médecin généraliste ou spécialiste est la manifestation d’une défaillance de notre système de santé qui concerne une grande majorité de territoires, pas uniquement ruraux. La démographie médicale nous incite à penser que ce phénomène n’est pas près de s’enrayer : avec un âge moyen de 53 ans et près de 30% des médecins âgés de plus de 63 ans, le nombre de généralistes va fortement diminuer. Et ce malgré la fin de l’absurde numerus clausus, enfin décidée en 2019 mais qui ne portera pas ses fruits avant 2028.
C’est dans ce contexte que le gouvernement envisage d’inciter les internes à pratiquer la médecine générale une année dans un désert médical.
La mise en œuvre sur le terrain de cette mesure soulève beaucoup de questions. En effet, du côté des professionnels de santé, la formation des internes mobiliserait pour superviser ces derniers les médecins en poste qui sont déjà sous tension ; et du côté des patients, la rotation systématique des médecins nuirait à la fidélisation et au suivi de long terme.
La question des déserts médicaux est un sujet trop sérieux pour être traité avec la légèreté de la démagogie. Elle ne pourra trouver une résolution concrète et pérenne sans une transformation de notre vision de l’accès aux soins. Actuellement, ce dernier ne s’apprécie que par le prisme de la géographie et la préservation du statu quo. A l’heure du numérique en santé qui abolit les distances, les nombreux outils technologiques au service de la téléconsultation, du télésuivi et du télésoin permettent de changer cette logique.
Les actes nécessitant un contact physique avec le patient pourront quant à eux être réalisés par des infirmier(e)s en pratique avancée (IPA).
Ces professionnels, titulaires d’un bac + 5, ont été créés en 2019 pour venir au secours de l’activité hospitalière. Au nombre actuel de 1712 (pour 700 formations annuelles), ils peuvent se rendre aux domiciles des patients, réaliser des actes de médecine générale voire effectuer des prescriptions ciblées, grâce à la délégation de tâches, et ainsi offrir une offre et une expertise de santé dans des territoires « démédicalisés ». La formation et la montée en compétences d’une grande partie des 760 000 infirmier(e)s actuels répartis sur tout le territoire permettrait non seulement de répondre à ce besoin, mais aussi d’améliorer le niveau de vie des personnels concernés, par l’augmentation de leur rémunération.
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C’est dans ce contexte que le gouvernement envisage d’inciter les internes à pratiquer la médecine générale une année dans un désert médical.
La mise en œuvre sur le terrain de cette mesure soulève beaucoup de questions. En effet, du côté des professionnels de santé, la formation des internes mobiliserait pour superviser ces derniers les médecins en poste qui sont déjà sous tension ; et du côté des patients, la rotation systématique des médecins nuirait à la fidélisation et au suivi de long terme.
La question des déserts médicaux est un sujet trop sérieux pour être traité avec la légèreté de la démagogie. Elle ne pourra trouver une résolution concrète et pérenne sans une transformation de notre vision de l’accès aux soins. Actuellement, ce dernier ne s’apprécie que par le prisme de la géographie et la préservation du statu quo. A l’heure du numérique en santé qui abolit les distances, les nombreux outils technologiques au service de la téléconsultation, du télésuivi et du télésoin permettent de changer cette logique.
Les actes nécessitant un contact physique avec le patient pourront quant à eux être réalisés par des infirmier(e)s en pratique avancée (IPA).
Ces professionnels, titulaires d’un bac + 5, ont été créés en 2019 pour venir au secours de l’activité hospitalière. Au nombre actuel de 1712 (pour 700 formations annuelles), ils peuvent se rendre aux domiciles des patients, réaliser des actes de médecine générale voire effectuer des prescriptions ciblées, grâce à la délégation de tâches, et ainsi offrir une offre et une expertise de santé dans des territoires « démédicalisés ». La formation et la montée en compétences d’une grande partie des 760 000 infirmier(e)s actuels répartis sur tout le territoire permettrait non seulement de répondre à ce besoin, mais aussi d’améliorer le niveau de vie des personnels concernés, par l’augmentation de leur rémunération.
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